{%hackmd YtCcH9J_TgSr8Thp55Fkvw %} # Aux Feuillantines Victor Hugo _Les Contemplations_, livre cinquième, poème X écrit à Marine-Terrace (Jersey), en août 1855 ## Introduction - **Présentation de l'auteur** — Victor Hugo (1802-1885) est l'une des figures les plus emblématiques de la littérature française, connu pour sa contribution majeure au mouvement romantique du XIXe siècle. Son œuvre, d'une richesse et d'une diversité remarquables, couvre la poésie, le roman, et le drame, et se caractérise par une profonde humanité, une quête incessante de justice et une exploration de la condition humaine. Hugo est un maître de la langue française, capable de susciter de puissantes émotions à travers ses mots, et il utilise son art pour critiquer les injustices sociales, méditer sur l'amour, la mort, et la nature, ainsi que pour célébrer la beauté du monde et la grandeur de l'esprit humain. - **Contexte de l'œuvre** — _Les Contemplations_ est un recueil poétique publié en 1855, considéré comme l'une des œuvres majeures de Victor Hugo. Cette collection de 158 poèmes est divisée en deux parties : « Autrefois » (1830-1843) et « Aujourd'hui » (1843-1855), exprimant les divergences entre le passé et le présent, la joie et le deuil, la vie et la mort. Les poèmes de des _Contemplations_ sont profondément personnels, marqués par le deuil de sa fille Léopoldine, décédée par noyade en 1843. Cette tragédie personnelle transforme l'œuvre en un mémorial spirituel, où Hugo explore le thème de la mort mais aussi de l'espoir, de la mémoire, et de la communion avec l'au-delà. - **Éléments biographiques et historiques** — Les enfants Hugo ont vécu, entre juin 1809 et décembre 1813, dans une maison qui dépendait de l'ancien Couvent des Feuillantines fondé en 1622 par Anne d'Autriche, supprimé à la Révolution et vendu à un acheteur qui la divisa en logements qu'il loua. La partie occupée par Madame Hugo se composait d'une maison sise 12 impasse des Feuillantines. Le beau jardin du couvent, abandonné, redevenu sauvage, fut pour Victor, son frère Eugène, Adèle Foucher, Paul Foucher et quelques camarades, un merveilleux cadre de jeux ; on peut dire que Victor y découvrit une nature sauvage, pleine de mystères, cela au sommet du Quartier Latin, à deux pas du Panthéon. ## I. La nostalgie de l'enfance - **Le cadre spatial** — Les Feuillantines, jardin de la maison d'enfance de Hugo, sert de toile de fond à ce poème, symbolisant un espace de liberté et de jeu. Ce lieu est chargé de souvenirs pour Hugo, représentant un temps où l'innocence prévalait et où les plaisirs simples de l'enfance suffisaient à procurer du bonheur. En évoquant ce jardin, Hugo ne se contente pas de décrire un lieu géographique, il le transforme en un espace mythique, peuplé de souvenirs et de sensations oubliées. Les fleurs et les échelles : symboles des plaisirs terrestres et de l'ascension spirituelle. Ils représentent respectivement l'interdit et la voie vers des sphères supérieures de connaissance ou de spiritualité. Le grenier du couvent : symbolise l'élévation, tant physique qu'intellectuelle ou spirituelle. C'est un lieu de retrait du monde où l'on peut trouver la sagesse. - **La figure de la mère** — La mère est présentée comme une femme autoritaire qui établit des règles pour assurer la sécurité de ses enfants. Ces règles sont toutefois perçues de manière positive, car elles témoignent aussi de son souci de protection et de sa profonde affection. Ces interdictions visent à préserver ses enfants, mais d'une certaine manière initie le désir de transgression. - **La Complicité entre les frères** — Victor et ses frères, guidés par les conseils maternels, explorent le monde qui les entoure avec insouciance. Cette évocation de la fratrie, jouant ensemble et partageant des moments de complicité, souligne la pureté de ces années d'enfance. - **Les interdits et leur transgression** — Étudier la portée symbolique de l'interdiction de la mère et la désobéissance des enfants qui mène à la découverte du livre. ## II. La découverte et la révélation à travers la lecture - **L'acte de lire ensemble** — Souligner l'importance de cet acte collectif, qui transforme la lecture en un moment de partage et d'éveil. - **Le livre comme objet de convoitise à satisfaire et de connaissances à acquérir** — La découverte d'une Bible dans le grenier évoque un passage initiatique : de l'insouciance de l'enfance à une première confrontation avec les mystères du monde et avec la connaissance nécessaire à sa compréhension. - Les estampes : elles évoquent la beauté et l'accessibilité de l'histoire divine, même pour des enfants qui, par leur regard neuf, peuvent percevoir les enseignements avec émerveillement. - Le livre, initialement inaccessible, devient une métaphore du savoir à conquérir, d'abord inaccessible et captivant. Le livre représente le sacré et la révélation. Une fois ouvert il transmet une lumière intérieure et une compréhension du monde. - **L'éveil intellectuel et spirituel** — La découverte des histoires bibliques (Joseph, Ruth et Booz) introduit les enfants aux valeurs morales qui, même entraperçues par un enfant, ont un impact profond sur sa sensibilité. Le poème met en lumière la pureté de l'enfance et la manière dont les enfants abordent le divin et le sacré sans les aprioris des adultes. Dans leur innocence, ils pénètrent des vérités profondes de manière naturelle et spontanée. Cet épisode symbolise aussi un rite de passage de l'ignorance à la connaissance, de la simplicité à la compréhension plus élaborée du monde et de la spiritualité. ## Conclusion - **Synthèse des idées principales** — Résumer comment « Aux Feuillantines » capture l'essence de l'enfance à travers le prisme de la mémoire. - **Portée universelle du poème** — Souligner la capacité de Hugo à transcender son expérience personnelle pour toucher à l'universel, faisant de ce poème un témoignage de la quête de sens et de beauté. - **Ouverture** — Évoquer la place de ce poème dans l'œuvre de Hugo et dans le paysage littéraire plus large, en tant que réflexion sur la littérature, l'éducation et le passage du temps.