Arles 25 au 27 février 2025
ENSP
GwinZegal
INSEAC
Karsalic
Médiation
Workshop
Jérôme Sother
Solange Reboul
Adrien Wallet
Yannick Vernet
Adrien Julliard
Oualid Lazrak
Ce document contributif correspond à la documentation du Workshop organisé à Guingamp par l' École nationale supérieure de la photographie, l'Institut National Supérieur de l'Éducation Artistique et Culturelle - Cnam et le centre d'art GwinZegal du 25 au 27 février 2025.
Ce workshop s'inscrit dans la continuité du projet ImagesIN porté par l'ENSP.
Ce workshop s'incrit dans le cadre de l'Unité d'enseignement : Idéation, conception et mise en œuvre de dispositifs de valorisation et de partage d’expériences en EAC - Innovation-centrée-publics de la culture (design thinking)
Ce workshop consiste pour le groupe d'étudiant.e.s en M1 de l'INSEAC à concevoir et prototyper des dispositifs de médiation pour permettre aux résident.e.s d'un établissement public de santé pour personnes âgées de rencontrer les activités d'un centre d'art dédié à la photographie.
Bien que structurée autour de 6 grandes étapes, cette partition est reconfigurée au fil des jours en fonction des échanges avec les étudiant.e.s, l'avancée des réflexions, et les idées qui éclosent.
La journée débute par les présentations de GwinZegal, de l’INSEAC, de l’ENSP et d’Adrien Julliard, artiste invité.
objectifs : permettre aux étudiant.e.s de s'immerger pleinement dans l'ambiance de Kersalic pour mieux en comprendre le fonctionnement, les rythmes et activités, les contraintes, etc.
Sitôt l'introduction du workshop terminée nous nous rendons à Kersalic, un EHPAD pensé comme un village, où Mickaël Quelen nous explique son fonctionnement. Ce lieu est structuré en quartiers, avec une place centrale et un personnel en tenue civile, favorisant le bien-être des résident.e.s. Les animaux domestiqués (chats, chiens, poules, etc) ont aussi une place particulière. Les habitant.e.s sont maitres du rythme de leur vie.
Par petits groupes, nous explorons Kersalic, observant la vie quotidienne et croisant des habitant.e.s revenant d’une séance de gym. L’importance des activités, notamment artistiques, est manifeste. L’enjeu du workshop se précise : imaginer une passerelle entre un centre d’art comme GwinZegal et un lieu de vie comme Kersalic.
objectifs : Permettre aux étudiant.e.s de s'immerger dans un travail d'auteur.trice par la rencontre avec un artiste et de découvrir une multitude d'exemples d'outils de médiation d'un travail photographique d'auteurs.trices
L’après-midi, nous nous divisons en deux groupes.
Avec Adrien Julliard, nous découvrons son travail : la lumière, les couleurs, les fleurs, les odeurs, l’écriture, et leur capacité à créer du lien, avec la notion de synesthésie. Cela fait écho à la dimension multi sensorielle des activités proposées aux habitants.
Se questionnant sur les moyens de faire commun à partir de la photographie, Adrien déploie des actions performées et des installations à partir de partitions. Les protocoles qu’il établit mettent souvent en scène des confections collectives de bouquets de fleurs. Cette réflexion autour des formes de rassemblement amène également le travail d’Adrien à prendre la forme de poèmes visuels et participatifs.
Lors de sa présentation, Adrien Julliard a pu présenter le projet réalisé dans la cadre d'ImagesIN.
"Il y a un an , j’ai débuté un projet dans le cadre d'ImagesIN autour de la place des couleurs dans notre quotidien avec les eleves d'une classe de troisième du collège Van Gogh à Arles. Nous avons chercher à comprendre quelles couleurs représentent les émotions de notre quotidien. L’édition qui finalise le projet se comporte comme un cadavre exquis ou comme le livre mille milliard de poème de Raymond Queneau. L’édition est accompagnée d’un porte clé où se retrouve des formes de couleurs faites par les élèves comme un nouvel outil pour observer le banal. Ce projet est une amorce d’une réflexion longue pour moi. J’ai toujours été marqué par les couleurs et c’est devenu quelquepart un outil de communication. Au travers de ce ce projet j’ai établi un nuancier des couleurs que j’ai ressenti durant le projet."
Parallèlement, Solange Reboule nous parle de la photographie d’auteur et des outils de médiation que GwinZegal développe en lien avec ses expositions dans le cadre de "L’École du regard".
L'École du regard a pour ambition de développer un espace d’échange et de transmission autour de la photographie contemporaine. Tout au long de l’année, des artistes animés par cette volonté de partage sont invités à conduire des ateliers de création dans les écoles, les collèges, les lycées…Ceci se prolonge au sein du Centre d’art, où chaque exposition est prétexte à de nouvelles expériences de visite, afin de mieux comprendre le travail des artistes exposés.
corps raccord
Les étudiant.e.s de l'INSEAC travaillent à partir des fonds bibliographiques et documentaires du centre d’arts pour concevoir des dispositifs accessibles aux soignants et aux habitants.
objectifs : Inviter les étudiant.e.s à se mettre quelques instants à la place des habitant.e.s de Kersalic et ainsi d'en saisir les actions, pensées et émotions ressenties.
Il est demandé à chaque étudiant.e de réaliser une carte de l'expérience des habitant.e.s de Kersalic pour mieux comprendre les futurs destinataires des dispositifs. Ces parcours usagers, sur une journée, les aident à anticiper des besoins et des détails autrement imperceptibles, enrichissant leur réflexion sur les possibilités offertes par l'image dans le quotidien de l'EHPAD.
Dans cette carte, sont détaillés de façon chronologique toutes les actions, les environnements, les points d'intercation avec certains objets ou dispostifs mais aussi les ressentis, pensées, visions de chaque personnes.
Reproduire des photos de l’expo en « sensible », une photo qu’on pourrait toucher mettrait en route des sons pris sur le lieu des photos par le personnel de Kersalic.
Prendre en photo les soignants en train de préparer des soins et mettre ses photos dans les boites aux lettres des habitants.
Rapprocher soignants et habitants autour d’images racontées, avec des fichiers audios, avec des textures (toucher)
Travail autour des objets du quotidien etc…
objectifs : Permettre aux étudiant.e.s de se décentrer par rapport à des processus de travail plus habituels. Avancer sur des chemins plus créatifs.
La matinée a débuté par un bref rappel des objectifs de ces trois jours : inventer des démarches, dispositifs, ateliers ou outils permettant de créer une passerelle entre un centre d’arts et un Ehpad, convaincu que l’EAC se joue à plusieurs, en réseau art 8 de la charte pour l’EAC.
Puis nous avons plongé dans une série d’exercices d’idéation. Ces exercices visaient à stimuler notre créativité et à favoriser l’émergence d’idées inattendues pour les dispositifs et démarches que nous allons co-créer.
Le premier exercice était un double brainstorming. Nous avons d’abord réalisé un brainstorming collectif autour des mots « senior » et « habitant ». Chaque groupe a ensuite choisi un mot issu de cette première phase pour en faire un second brainstorming sur affiches. Ce procédé permettait de créer un déplacement conceptuel et d’explorer de nouveaux champs lexicaux. Des mots comme « odeur » ou « déplacement » ont ainsi émergé, ouvrant des pistes inattendues.
Le deuxième exercice a consisté à élaborer une mind map. Il s'agissait de réorganiser l'ensemble des notions et concepts nés du brainstorming afin d'en explorer le champs sémantique et se donner la possibilité d'ouvrir les perspectives.
Le troisième exercice reposait sur l’association d’idées. Il s’agissait de partir d’une problématique liée à la relation entre Gwinzégal et Kersalic d’en extraire un mot clé, puis d’associer librement des mots pour aboutir à une idée originale. Par exemple, à partir de « couleur », on pouvait évoluer vers « l’heure », puis « l’horloge », « la loge », « l’accueil » et ainsi imaginer une horloge photographique qui rythmerait le quotidien des habitant.e.s.
Le quatrième exercice, le syllabus, nous a invités à créer de nouveaux mots en combinant des syllabes issues de deux termes sélectionnés : un mot horizontal (sentiment, problématique, objet, idée) et un mot vertical (public, habitant, senior, etc.). Cette technique, se présentant comme des mots croisés, favorisait la génération de concepts innovants.
Enfin, le cinquième exercice, les mots inducteurs, a permis d’explorer des pistes de réflexion à partir d’un mot spontanément écrit. Après avoir formulé une question en lien avec notre dispositif, nous avons dû y répondre en utilisant le mot du voisin de gauche, créant ainsi des associations inédites et ouvrant de nouvelles perspectives.
Ces exercices ont été riches en découvertes et ont stimulé notre imagination, nous préparant à une co-création plus libre et surprenante.
objectifs : À partir des connaissances engrangées durant cette premiere journée et demie (connaissances liées à l'établissement de santé pour personnes agées et à ce public spécifique ; à l'éducation aux images ; au travail d'auteur; etc) construire des scénarii de dispositifs de médiation pertinents par rapport à la demande intitiale.
En séances collectives de travail, les étudiant.e.s ont élaboré, par groupe de quatre, le scénario d'un dispositif de médiation. Pour cea il a été demandé d'aligner à la fois la connaissance des publics de Kersalic, celle liée à la médiation de la photographie et les outils à disposition. Les encadrant.e.s ont accompagnés ce travail à chaque étape.
objectifs : il s'agit ici de finaliser les projets en veillant à respecter l'ensemble des contraintes données et de prendre en compte les objtectifs et enjeux de ces projets.
Pour cette phase comme pour toutes les étapes de ce workshop les intervenant.e.s passent de groupe en groupe pour aider les étudiant.e.s.
objectifs : le workshop a commencé par une visite de kersalic durant laquelle Mickaël Quélen a présenté en détails le fonctionnment de la structure. Il se termine par la présentation à ce dernier, par les étudiantes de l'INSAEC, des scénarii de dispositifs de médiation destinés aux habitant.e.s et personnels de Kersalic.
résumé : La Valise est un projet photographique autour de la singularité des habitants de Kersalic. Le
but de celui-ci est de mettre en scène des objets personnels des habitants pour en faire la
base d’une histoire imaginée par des élèves de 4ème (collège). L'objectif est que les
soignants/ ou des élèves de l’INSEAC prennent les photos qui seront transmises aux élèves,
les inspirant pour la création d’un récit d’invention. Il a pour but de mettre en lumière chaque
individu par ses talents, son histoire et son identité.
Les enjeux de ce projet sont :
résumé : Ce projet stimule la sensibilité des habitant.e.s de l’EHPAD Kersalic en les immergeant dans un univers sensoriel et artistique autour de la mer et du littoral. L’idée est d’offrir une expérience multisensorielle qui éveille des souvenirs, suscite des émotions et favorise le partage d'expériences.
la Problématique est : Comment permettre aux habitant.e.s de s’évader de leur quotidien grâce à leurs sens ?
Les enjeux sont de:
résumé : Partager les souvenirs grace aux livres photos . Écrire des cartes postales.
L'enjeu de ce projet est de :
résumé : Il s’agit d’un projet d’échange de cartes postales au sein de Kersalic à partir de photos d’auteur du centre d’Art Gwinzegal, il sera nommé : “L’art postal à Kersalic”.
L’idée est émergée au moment de la visite que nous avons fait à Kersalic : les boîtes aux lettres sont l’élément déclencheur.
résumé : Dans un premier temps, un échange est fait avec le centre d’art Gwin Zegal autour du travail de Carolle Bénitah “Photos souvenirs” et “Un autre temps”. Celui-ci se déroulera au centre d’art pour les habitants pouvant se déplacer et dans le coin lecture de l’Ehpad de Kersalic pour ceux qui ne peuvent pas. Suite à cet échange, des livres du centre de ressources de Gwin Zegal seront prêtés à la bibliothèque de l’Ehpad afin qu’ils soient consultables par tous (habitants, soignants, visiteurs).
Dans un deuxième temps, les habitants choisiront une photo symbolisant pour eux la famille qui sera imprimée sur un vêtement de leur choix (leur appartenant ou à leurs proches). Dans un atelier de broderie, ils broderont un motif simple, qui leur est cher avec un fil de couleur. Pour les personnes qui ne peuvent pas broder, elles pourront utiliser des scratch et des patch pour décorer les vêtements et participer aux ateliers. Les vêtements seront ensuite étendus sur les fils à linge au-dessus du café de la mairie. Ils seront à disposition des habitants, soignants et proches qui pourront les porter pour une journée quand ils le souhaitent.
résumé : Le projet consiste à mettre en relation les habitants de Kersalic par le biais d’une correspondance alliant l’image à la découverte d’un paysage culinaire.
les enjeux de ce projet sont :
résumé : En quoi l’immersion dans une exposition photographique permet-elle une mise en mouvement des habitant.e.s de Kersalic ? Le projet Les images en mouvement aide les habitant.e.s de l'EHPAD Kersalic à développer leur mobilité par une pratique corporelle douce, en lien avec l'exposition De la côte d'Aurore Bagarry au Centre d'Art GwinZegal. Le travail de l’artiste nous interrogeant sur la relation au temps et la contemplation, nous souhaitons immerger les habitants dans sa démarche au travers de la méditation. En parallèle, la création d’un dispositif de stop motion mettra en lumière la corporalité des participant.e.s et rendra perceptible une population invisibilisée.
Les enjeux et les bénéfices du projets sont :
résumé : Création de scénettes personnalisables au sein de Kersalic pour que tout le monde puisse se prendre en photo en se mettant en scène au travers des oeuvres de GwinZegal.
Les enjeux de ce projets sont :
Enjeux :
● Amener le centre d’Art Gwinzegal au coeur de Kersalic
● Projeter les habitants dans l’univers photographique d’un auteur
● Mobilité physique des habitants
● Partage humain et intergénérationnel avant, pendant et après la conception du projet
● Présence d’un espace de créativité autonome et simple d’utilisation
● Réalisation d’un support mobile
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