<i class="fa fa-tag"></i> Arles <i class="fa fa-clock-o"></i> 2023-2024
## À propos du doc
Ce document est le bilan provisoire du projet ImagesIN proposé par l' [École nationale supérieure de la photographie](https://www.ensp-arles.fr/) en partenariat avec [Le BAL](https://www.le-bal.fr/) ; le [Jeu de Paume](https://jeudepaume.org/) ; les [Rencontres d'Arles](https://www.rencontres-arles.com/) ; le [centre d'art GwinZegal](https://gwinzegal.com/) ; L'Institut national supérieur de l'éducation artistique et culturelle ([Inseac](https://www.cnam-inseac.fr/)) du Cnam ; le [rectorat de l'académie d'Aix-Marseille](https://www.ac-aix-marseille.fr/) (DAAC) et le designer [Alok Nandi](https://www.nandi.mobi/contact/).
# Projet ImagesIN (2023-2024) | Bilan intermédiaire, mars 2024
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*Plan de l'archipel ImagesIN développé depuis 2020*
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# Présentation d'ImagesIN
> ImagesIN est un programme permettant à de jeunes diplômé.e.s l’acquisition d’une ''professionnalité'' - c'est-à-dire d'une « capacité d’agir comme un professionnel » - dans le domaine de l'éducation aux images. Cette notion se structure autour de six composantes qui irriguent chaque étape du projet : l’identité professionnelle, l’éthique professionnelle, les axes de professionnalisme (construction et structuration de connaissances, de savoir-faire, etc.), la mobilisation de schèmes opératoires, la réflexivité et la distanciation critique, et la reconnaissance par le milieu professionnel. Elle englobe donc « des dimensions techniques, intellectuelles mais aussi culturelles ».
ImagesIn 2023-2024 est la quatrième édition d’un projet soutenu par le Ministère de la Culture, dans le cadre du programme CulturePro en 2020, 2021, 2022 et 2023. En complément de la formation initiale de master reçue à l’ENSP, ImagesIn permet à de jeunes diplômé·e·s d’acquérir les compétences et les savoir-faire dans le domaine de la sensibilisation, de l’éducation aux images et de la médiation.
Il permet aussi de les initier aux méthodes agiles et au design de service afin de construire une offre pédagogique inédite en lien avec les futur·e·s bénéficiaires (élèves des écoles primaires, collèges et lycées ainsi que de nombreux autres publics comme centres de loisirs, EHPAD, maisons de quartiers, personnes en situation de handicap, etc.).
Le projet ImagesIn se réalise en étroite collaboration avec le Jeu de Paume, LE BAL, les Rencontres d’Arles, le centre d'art GwinZegal et l’Institut national supérieur de l’éducation artistique et culturelle (INSEAC) ainsi que le Rectorat de l'Académie d’Aix-Marseille et la collaboration du designer Alok Nandi.
Tout au long du projet, des scénarios et outils de médiation innovants sont co-construits avec des classes pilotes (en primaire, collège et lycée) et avec l’aide des services du Rectorat (Délégation académique à l’éducation artistique et à l’action culturelle et Délégation académique au numérique). Différents services de l’ENSP comme la Formation continue, le Fablab ou la Bibliothèque sont aussi mobilisés dans ce projet.
De plus, pour les inscrire dans des trajectoires professionnalisantes et les aider à structurer un projet entrepreneurial, les diplômé·e·s sont amené·e·s, sur un principe d’incubation, à aborder les questions administratives, juridiques, financières mais aussi commerciales et de stratégies de communication. Enfin, sur toute la durée du programme, ils/elles sont accompagné·e·s par des mentors et des expert·e·s. Ce panel d’intervenant·e·s expérimenté·e·s vient compléter un réseau déjà étoffé au cours de leur cursus, et entend ainsi faciliter leur insertion professionnelle.
Pour la quatrième édition d’ImagesIn en 2023-2024, cinq diplômé·e·s de l’ENSP ont été sélectionné·e·s par un jury composé des représentant·e·s des partenaires culturels du projet et de l’ENSP. Ces résident.e.s sont :
- Juliette Fréchuret ;
- Constance Heilmann ;
- Noria Karouadji ;
- Lucie Kerzerho
- et Kaëlis Robert.
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## Les objectifs d'ImagesIN
### Communs
› Des rencontres entre artistes, le partage de leur démarche et de leur univers plastique, avec des équipes pédagogiques et des élèves
› Un laboratoire de création d’outils d’éducation aux images, pérennes et mobilisables de nouveau à l’issue du projet
› Une réflexion commune et un lien entre différentes démarches artistiques autour du thème du care et la transmission
### Pour les diplômé·e·s
ImagesIn est un programme de professionnalisation permettant aux diplômé·e·s de l'ENSP de concevoir et mettre en œuvre des propositions innovantes dans le domaine de l'éducation aux images, d'acquérir les compétences et les savoirs-faire dans le domaine de la médiation, de la sensibilisation et de l'éducation aux images mais aussi de les initier aux méthodes agiles et au design de service qui leur permettront de construire une offre pédagogique inédite en lien avec les futurs bénéficiaires.
### Pour les classes
L'image est au cœur de nombreuses pratiques culturelles des jeunes. C'est un langage complexe qui prend des formes multiples : cinéma, photographie, télévision, jeux vidéo, internet, etc. Le parcours d'éducation artistique et culturelle de l'élève invite à une éducation théorique et pratique aux codes et aux techniques liés aux images. Les objectifs de cette éducation sont de sensibiliser les élèves au patrimoine et à la création contemporaine, de découvrir les techniques de l'image et d'aiguiser leur regard afin de leur permettre de s'approprier les images avec recul et sens critique.
### Pour l’ENSP
Soutenir nos jeunes diplômé·e·s dans leur professionnalisation est une des missions de l'Ecole nationale supérieure de la photographie. Le projet ImagesIn permet de les accompagner dans la mise en place d’une offre d’éducation aux images et de médiation. Ce projet ouvre également la mise en relation avec des structures culturelles et scolaires de la ville, ainsi que le rectorat et les organismes locaux, départementaux et régionaux.
Les prototypes d’outils réalisés peuvent aussi être mis à disposition pour une utilisation pérenne dans d’autres structures.
### Pour les partenaires
Le projet permet aux structures partenaires de découvrir des pratiques émergentes de l’image à travers la rencontre des artistes, de participer à la formation de jeunes artistes photographes en tant qu’intervenant·e·s, de s’ouvrir à d’autres approches et pratiques professionnelles d’éducation aux images et de mutualiser et partager nos expériences et nos pratiques.
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# Les partenaires et intervenant·e·s d'ImagesIN
Tout au long du projet les jeunes diplômé·e·s sont accompagné·e·s par des partenaires culturels :
* LE BAL est un espace d'exposition, de réflexion et de pédagogie dédié à l'image-document sous toutes ses formes (photographie, vidéo, cinéma. Il est situé à Paris.
https://www.le-bal.fr/
* Le Jeu de Paume est un centre d'art et lieu d'exposition dédié à la photographie et à l'image vidéo (art contemporain, cinéma). Il est situé à Paris.
https://jeudepaume.org/
* Les Rencontres d'Arles sont depuis 1970, le premier festival de photographie de renommée internationale. Il se déroule chaque année à Arles de début juillet à fin septembre.
https://www.rencontres-arles.com/
* Le centre d'art GwinZegal est un centre dédié à la photographie sous ses multiples facettes. Labellisé en 2019 centre d'art contemporain d'intérêt national par le ministère de la Culture.
https://gwinzegal.com/
* L'Institut national supérieur de l’éducation artistique et culturelle (Inseac) du Cnam a pour objectif de structurer au niveau national la formation et la recherche dans le domaine de l'éducation artistique et culturelle.
https://www.cnam-inseac.fr/
* Le rectorat de l'Académie d'Aix-Marseille, en qualité de direction des services de l'éducation nationale à l'échelon de l'académie, met en œuvre dans l'académie la politique éducative définie au niveau national. la Délégation Académique à l’Education Artistique et à l’Action Culturelle (DACC) est un service dédié aux arts et à la culture. Il vise à la promotion d’une éducation artistique et culturelle de qualité auprès des publics scolaires.
https://www.ac-aix-marseille.fr/
* Alok Nandi développe des scénarios de design d'innovation dans de multiples secteurs, de la stratégie aux récits immersifs (VR AR XR) en passant par les systèmes alimentaires de l'hôtellerie. En tant qu'entrepreneur créatif, il a suivi les vagues de la transformation numérique, en concevant pour le web, puis en dirigeant des équipes de conception pour la partie digital de sociétés d'édition en Belgique et en France (Casterman, l'éditeur de a.o. Tintin ; groupe Flammarion à Paris). Il s'est ensuite impliqué dans des programmes de R&D financés par l'UE pour explorer la narration à l'aide de technologies, notamment des installations AR et VR pour les musées et les lieux publics. Il est ainsi devenu cofondateur d'une spin-off spécialisée dans les installations interactives.
https://www.nandi.mobi/
Pendant toute la durée du projet, des intervenant·e·s extérieur·e·s contribuent grâce à leurs savoir-faire et leurs connaissances spécifiques à apporter les connaissances supplémentaires aux résident.e.s. cette année encore [Camille Domange](https://www.cdoavocat.com/), Avocat à la Cour et spécialiste dans les domaines de la culture, du numérique et des médias a pu éclairer nos diplômé.e.s sur des points spécifiques aux aspects juridiques des artistes auteurs.
Magdalena Lataillade, Chargée de développement territorial à la Chambre de métiers et de l'artisanat PACA a pu de son côté apporter aux diplômé.e.s une méthodologie relative à la gestion de projet.
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# Déroulé du projet
## Démarche Design au service de l'éducation aux images
Les territoires du design sont multiples et difficiles à catégoriser. Le terme design, en anglais, renvoie vers une notion de conception ; en français, le mot design offre des niveaux de lecture parfois plus confus, sinon plus flous. Les activités de design sont polymorphes et, les terrains du design se situant à la croisée de plusieurs territoires, il importe de veiller à rester le plus précis possible dans l’usage des mots et des verbes qui lui sont liés.
La Démarche Design permet de formuler et de poser des questions appropriées afin de délimiter un champ d’actions et de mettre en œuvre des dispositifs inscrivant la création dans un moment expérientiel.
La Démarche Design propose de structurer l’activité et la créativité de manière à la voir se déplier in situ, dans la fabrique de dispositifs, dans la constitution d’outils de médiation et dans la transmission de connaissances.
Le design nous engage tous sur un terrain conceptuel et cognitif, mais aussi pragmatique et physique, tangible et intangible.
Dans un environnement VUCA (volatile, uncertain, complex, ambiguous), mis en exergue notamment par la COVID-19, il est vital de se doter d’outils et de radars, permettant un pilotage proactif, réactif et agile.
Les approches d'analyse des activités en place, des tendances signifiantes, des phénomènes influents permettent de développer des phases structurées et itératives pour identifier des opportunités pertinentes (respectant les contextes de développement éthique et durable) tout en articulant un plan de mise en œuvre opérationnelle pragmatique, tenant compte des enjeux humains, économiques, écologiques et technologiques.
On articule la Démarche Design (incluant aussi le Design Thinking) en se centrant sur les projets avec un triple angle (dénommée O-O-O - Observations, Opportunités, Opérations), sachant qu’elle est itérative et adaptée à chaque projet. Les feuilles de route et les scénarios qui résultent permettront aux porteurs de projet de développer leur plan d’action.
## 3 journées dans l'année avec l'ensemble des participant.e.s
### 25 septembre 2023
Cette séance est avant tout une séance de rencontre ou les participant.e.s font connaissance.
* Matin | Présentations des résident.e.s, des établissements scolaires et des équipes enseignantes mais aussi des partenaires culturels. Elle permet aussi de constituer les binômes (artiste/établissement scolaire) qui vont travailler ensemble durant une année entière.
* Après-midi | Bases, étapes et problématiques d'un projet d'éducation aux images
› Quelle méthodologie pour concevoir un projet, un outil d'éducation aux images?
› Co-définition des champs d’action - Travail par îlots entre artistes et enseignants.
› Mise en commun et définition + cartographie partagée des champs d’action (contexte)
› Projection des étapes de travail : “comment ça va se passer”, un agenda avec les grandes étapes par période
› Bilan de la journée et annonce du plan de travail des jours 2 et 3 et rappel des objectifs globaux: co-conception d’outils d’éducation aux images
Livrables en fin de journée : des mind maps, des personae, l’agenda des étapes

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### 1 décembre 2023
Cette séance permet de poser les bases de chaque projet puisque les résident.e.s ont déjà pu rencontrer les élèves et faire quelques séances d'atelier.
* Matin | Approche, outils, méthodes
* Après-midi | Projets des diplômé·e·s, Co-design des scenarri, Préparation des feuilles de route
Pour cette journée de travail collective, nous avons accueilli **Samuel Bausson**, Chargé d'innovation dans la relation aux publics et **Clothilde Vareille**, Chargée de médiation aux [Champs-Libres] (https://www.leschampslibres.fr/) à Rennes venus découvrir le projet et échanger sur les modalités d'une collaboration











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### 22 mars 2024
Cette séance permet de faire un point d'étape important puisqu'à cette étape du projet, les bases sont déjà bien posées et l'ensemble des séances concourent à l'objectif de co-construction d'un outils d'éducation aux images.
* Matin | Projets des diplômé·e·s
* Après-midi | processus et scénarios, mise en perspective




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## 1 séance mensuelle avec les résident.e.s et l'ensemble des partenaires culturels.
Pendant la période de co-construction et prototypage, de septembre 2023 à juin 2024, les diplômé·e·s sont accompagné·e·s par les institutions culturelles et l’ENSP avec des sessions de travail commune en visio chaque mois:


Ces séances ont eu lieux de 10h à 12h30 les :
› 23 octobre 2023
› 20 novembre 2023
› 15 janvier 2024
› 12 février 2024
› 15 avril 2024
› 27 mai 2024
› 17 juin 2024
## 1 soirée de restitution ouverte au public
› prévue en décembre 2024
Cette exposition des projets est un moment attendu par toutes et tous : enfants ou jeunes ayant participé mais aussi les familles, les partenaires, élu.e.s; etc
Le 30 novembre en soirée à eu lieu la présentation au public des projets de l'année précédente. Cela permet aux nouveaux.elles résident.e.s d'échanger avec les ancien.nes.








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# L'archipel actuel d'ImagesIN
ImagesIN n'a cessé de se développer depuis quatre ans. Il est aujourd'hui un archipel constitué d'une multitude de modules complémentaires pour une plus grande pertinence quant à l’acquisition d’une ''professionnalité'' par nos diplômé.e.s dans ce domaine de l'éducation aux images:

## Phase 1 :
### _ Résidence ImagesIN (Noyau de cet Archipel ImagesIN, ce module est celui de la formation à l’éducation aux images et aux méthodes de design thinking) ;
Ce module est structuré en différentes étapes de travail échelonées sur l'année (**phase 1**) :
- Formations spécifiques : éducation aux images ; design thinking et méthodologies agiles ; juridique et administratif ; méthodologie de projet ;
- Co-conception des scénarios et dispositifs dans le domaine de l'éducation aux images : compréhension / exploration / idéation ;
- Prototypage des dispositifs et des scénarios accompagnés par des designer.euses dans le Fablab de l'ENSP ;
- Tests, expérimentations grandeur nature et évaluation des dispositifs ;
Durant cette période, les jeunes diplômé.e.s seront invité.e.s à des séjours d'observation et d'expérimentation dans les structures culturelles partenaires : Jeu de Paume, Le BAL, les Rencontres d'Arles et GwinZegal.
## Phase 2 :
Une fois cette période de résidence d’une année terminée (**phase 1**) plusieurs possibilités s’ouvrent pour nos diplômé.e.s (**phase 2**) pour poursuivre ce travail engagé :
* **La ressourcerie** (https://www.encontra.fr/projects/imagesin) : c’est dans cet espace en ligne que se trouvent l’ensemble des dispositifs conçus dans le cadre d’ImagesIN. En juin 2024 ce sont déjà 20 dispositifs qui sont en ligne avec pour chacun une fiche de présentation et le protocole de travail ayant permis sa conception et sa réalisation ;
* **Workshop à Guingamp** (le ou la diplômé.e est invité.e à co-animer un workshop destiné aux étudiant.e.s de l’INSEAC. le but de ce workshop est de co-concevoir en une semaine un outils d’éducation aux images en lien avec le travail d’un artiste exposé au centre d’art GwinZegal qui partage le même bâtiment que l’INSEAC) ;
* **Workshop à Casablanca** (le ou la diplômé.e est invité.e à co-animer un workshop destiné à des étudiant.e.s en école d’art et à de jeunes artistes de Casablanca, Tétouan, Rabah, etc) ;
* **Ateliers de création artistique** (le ou la diplômé.e est invité.e à animer un atelier de création artistique dans une des structures culturelles partenaires du projet ImagesIN : Le Bal ; le Jeu de Paume ; les Rencontres d’Arles ; le centre d’art GwinZegal mais aussi le centre de la photographie de Mougins ) ;
* **Résidence aux Champs-Libres** (chaque année les Champs-Libres à Rennes invite un ou une diplômé.e pour une semaine de résidence dont l’objectif est d’adapter le dispositif conçu dans le cadre d’ImagesIN) ;
* Production des dipositifs par Les Champs-libres à Rennes (Aussitôt la résidence précédente terminée, le dispositif est produit par les Champs-Libres pour être utilisé avec ses publics dans le cadre de sa programmation liée à la photographie) ;
* **Programme d’accompagnement Post-Diplôme** sur les problématqiues d’éducation aux images à l’ENSP (participation à ce programme sur une année pour perfectionner un projet d’éducation aux images)
* **Co-doctorat ENSP / INSEAC** (projet en cours de développement avec l'INSEAC) ;
* **Résidence dans le cadre du programme Rouvrir le Monde** (chaque résident.e d’ImagesIN participe durant l’été au programme Rouvrir le monde. Ainsi il ou elle peut déployer son projet dans un autre contexte, avec un autre publics. C’est ainsi que des projets ont pu être mené en EPHAD ; en maison centrale ; dans des IME; centres de loisirs ou centres sociaux, etc) ;
* **Intervention en milieu scolaire dans le cadre du Pass Culture** (en sortant de ce programme ImagesIN les diplômé.e.s peuvent intervenir dans des établissements scolaires dans le cadre du Pass Culture. L’expérience expérimentée en 2024 a été très concluante et la demande des établissements très forte d’autant que les équipes enseignantes ont déjà pu travailler avec les jeunes diplômé.e.s dans le cadre d’ImagesIN) ;
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Dans cette dynamique ImagesIN et afin d’être encore plus efficace dans la professionanlisation de nos diplômé.e.s un module de formation a été créé avec l’aide des partenaires culturels d’ImagesIN.
* **Module de formation initiale ENSP** (Ce module de 3 jours sur l’année académique serait proposé en option aux étudiant.e.s de l’ESNP durant leur cursus et serait ouvert aux étudiant.e.s des autres écoles du réseau l’École(s) du Sud. Plusieurs interventions seraient assurées par les résident.e.s ImagesIN) ;
* **Module de formation professionelle continue ENSP** (intervention dans le cadre de cette formation proposé aux étudiant.e.s de l’ENSP)
# Les projets 2023-2024
## Lycée professionnel Les Alpilles à Miramas | Constance Heilmann-Herat
« Faire dire, faire taire. » Ce qu’une image peut contenir, de sa création à sa réception, en pensant sa diffusion.
Atelier et prototype d’outil pédagogique élaboré avec les élèves de 1ère pro mécanique du lycée Les Alpilles à Miramas, leur professeure principale Valérie Léger, le documentaliste Mohamed Sidi-Khoya et Constance Heilmann-Herat, artiste diplômée de l’ENSP en 2021.
Pour penser les différents récits qui émergent d’une image et la réception que l’on en fait, nous nous sommes concentré sur un usage critique de ses contextes de diffusion. En s’appuyant sur une notion abstraite proposée par la classe, la Paix, nous avons dans un premier temps mené une enquête iconographique en explorant différents supports de diffusion d’images aux médiums variés. Les élèves ont formé quatre groupes pour travailler sur quatre supports de diffusion distincts par leurs formes, leur destinataire, et les codes qu’ils emploient : un audio de médiation d’œuvre, une affiche de cinéma, une vidéo vulgarisante pour les réseaux sociaux et un article de presse. Nous avons co-réalisé avec la classe et un artiste invité spécialisé en génération d’images par IA, une image commune représentative du concept. Chaque groupe s’en est ensuite emparé pour façonner son objet à partir d’analyses d’exemples.
La méthodologie conceptuelle employée tout au long de l’atelier a permis aux élèves de s’interroger à chaque étape sur les formes, les contenus et les messages que peuvent contenir une image. Cette trame réflexive et protocolaire a donné naissance au prototype d’outil d’éducation aux images. Les nombreuses recherches et analyses menées au cours de l’année ont offert aux élèves la possibilité de découvrir des espaces de diffusion qu’ils ne connaissaient pas et d’appréhender une image et ses enjeux sur un temps long. Le travail réalisé en classe entière et en petits groupes a fait émerger des idées et des compétences complémentaires, sollicitant la créativité des uns, la démarche interrogative des autres et le bon sens commun. La polysémie des images ainsi que l’usage que la société marchande et culturelle en font a été éprouvé au cours de l’ensemble du projet.
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## École Yves Montand | Kaëlis Robert
« Images en kit » : l'image se repère, s'assemble et s'installe
Ce projet a été co-construit avec Cécile Robles et les élèves de la classe de CE2/CM1 de l'école primaire de Moulès. Partant de la proposition qu'une image est plus vaste qu'un déclic, nous avons proposé de s'ouvrir à la photographie par des logiques de repérage, d'assemblage et d'installation.
Comment se repérer dans une image ou avec une image photographique ? Peut-on la créer de toutes pièces ? Comment la situer ? Peu à peu, nous amenons l'idée que les photographies ne sortent pas de nulle part. Au contraire, elles sont à l'articulation de processus de fabrication et de connexion, dans lesquels interviennent des choix. Les élèves sont acteurs au cœur du projet : au cours d'un atelier, ils s'investissent tour à tour dans les différents rôles qui prennent part à la réalisation d'une image. C'est l'occasion pour eux de relever les défis que pose la conception d'une photographie en groupe, avec un matériel partagé.
C'est par le jeu et l'échange que nous souhaitons connecter les représentations personnelles dans un processus collectif. Cela amène les enfants à s'interroger sur les possibilités de la représentation photographique : comment les images déconstruisent et réinventent-elles des espaces communs ?
Le déroulé des ateliers est organisé en cycles de trois séances. Le premier cycle s'est concentré sur la capacité à observer et se repérer par l'image, en portant notre attention sur le lien entre l'espace perçu et l'espace en photographie. Le deuxième cycle était consacré à la prise de vue, proposant des exercices qui mettent en évidence l'importance du point de vue et de la mise en scène, par des jeux de lumière, de cadrage et de couleur. Le troisième cycle s'intéresse à reconstituer une image fantasmée par le montage : recomposer des vues imaginaires à partir d'éléments issus de la photographie. Au cours de chaque atelier, nous visionnons ensemble les images de la séance précédente, un moment qui permet aux enfants de donner leurs retours et de recevoir du vocabulaire.
Cela nous a permis d'aboutir à une proposition de dispositif d'éducation à l'image : un kit qui à la double fonction de fabriquer et présenter des photographies, par des éléments de mise en scène. Destiné à l'emprunt, il contient une notice de montage pour un mini-studio et des modules à assembler pour construire une structure qui accueille cadres et tirages. Un manuel d'utilisation complète l'ensemble avec des suggestions d'ateliers pratiques et les notions théoriques qu'ils permettent d'aborder. L'utilisateur est libre d'articuler les outils mis à disposition comme il le souhaite, du moment qu'il se prend au jeu : repérer, assembler et installer une multitude d'images.
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## Collège Ampère | Lucie Kerzerho
« L’image Provencau » : Comment regarde-t-on les images d’un territoire, entre stéréotypes et réalités, que racontent-elles ? Comment se réapproprions-nous la culture visuelle d’un territoire
Projet mené avec une classe de 6ème à 4ème ULIS, option provençal et élèves sans option ni ULIS.
Ateliers théoriques et pratiques sur l’image de la Camargue avec les élèves d’ULIS, d’option provençal et « ordinaire », menés par Carine Pons professeure ULIS, Marion Delecroix professeure d’Arts plastiques, Anne Lambert professeure de provençal et Lucie Kerzerho, artiste diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure de la photographie en 2023.
Nous nous sommes concentrés sur le territoire Camarguais. L’objectif est de questionner l’identité visuelle d’un territoire, comment à l’échelle nationale et internationale est représentée la Camargue ? Avec les élèves, nous avons de fil en aiguille cherché ce qu’était la Camargue et ce qui ne l’était pas, nous avons commencé avec le territoire arlésien. La plupart des élèves habitent en périphérie du centre historique et pour certain.es dans le centre. Pour beaucoup, tout ce qui est en béton ou de l’habitation nouvelle n’est pas camarguais. Ces infrastructures, on les retrouve plutôt en périphérie d’Arles, ils et elles n’estiment pas être dans une culture visuelle camarguaise. Ce premier constat a permis la création d’un nouveau regard sur ce qu’est finalement la Camargue.
La méthode pour ce projet s’est construite de manière empirique, les séances s’adaptent à leur rythme. Nous avons expérimenté plusieurs mediums pour varier les pratiques comme la peinture, la photographie, le découpage, la construction d’un objet et le pliage, dans l’intention de répondre à notre problématique. Expérimenter la photographie pour certain.es a été révélateur d’une nouvelle passion, comme la création d’un objet. Partir de l’image pour faire une carte postale en léporello a permis d’aller plus loin que la simple lecture d’une image. Pouvoir manipuler leurs images sous forme de carte postale, à transformé la vision qu’ils avaient d’une pratique artistique, mais surtout de leur pratique. Ce qui est essentiel dans ces ateliers et dans ce projet, c’est l’estime de soi, être capable de faire. En effet, c’est un moment où tout le monde se retrouve pour parler de la Camargue, de ce qu’ils et elles connaissent et la fierté d’en parler. Les ateliers sont devenus un prétexte pour discuter, créer et interagir sur leurs connaissances communes. Les cartes postales, les lettres, objets de communication par excellence résultent d’une observation de leurs échanges sur le territoire camarguais.
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## LPO Montmajour | Juliette Fréchuret-Zapata
Comment construire un récit collectivement ? Accueillir les images ?
Projet mené avec les élèves de première pro accueil du lycée Montmajour. Le projet a été commencé en interrogeant le groupe sur l’idée d’hospitalité.
Comment l’hospitalité peut-elle transparaitre dans les images ?
Mis en mouvement par l’idée de réaliser un film collectivement, les enjeux des ateliers ont été de créer des récits, de se raconter dans la forme d’un autoportrait collectif tout en montrant le pro- cessus du projet. L’outil d’éducation à l’image prend alors la forme d’un manuel, un guide qui a pour titre la question qu’il pose et qui donne une marche à suivre. Nous avons repris cette forme et bien sûr, nous l’avons détourné.
Une fois la confiance établie nous avons réalisé des portraits chinois sonores ou les élèves ont pris la parole. Ils ont expérimenté la captation vidéos en filmant leur lycée, des lieux accueillants, puis eux-mêmes. Nous avons réalisé des photogrammes à partir de leurs rushs, nous avons extraits de ces rushs des images que nous avons transformées en roman-photo. Cela leur a permis de construire de petits scénarios et d’accéder à l’écriture par le biais de leur propres images.
Ensuite les élèves ont tournés dans la friche de l’École Nationale Supérieure de la photographie et dans le parc paysager de Luma. Nous nous sommes appuyés sur l’oeuvre Seven Sliding Doors Cor- ridor (Outdoor Version), de Casten Höller, les élèves se sont enregistrés, ont décrit cette oeuvre qui est à la fois un passage, un pont et leur reflets.
Pour finir, ils ont appris les bases du montage lors d’une séance de montage collectif dans l’audi- torium de l’ENSP. L’ambiance pour du projet Imagesin fut chaleureuse et collaborative. Ces jeunes en recherche d’estime et de confiance ont pu s’emparer d’outils techniques et conceptuels pour construire ce film esquisse raconté dans le manuel.
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## École élémentaire Marinette Carletti | Noria Kaouadji
Comment nos choix techniques peuvent-ils influencer nos perceptions ?
Projet réalisé avec une classe de CM1/CM2 d'une école élémentaire de Mas Thibert (Arles) et Justine Lelong, enseignante.
Nous réalisons une succession d’ateliers théoriques et pratiques dans le but de déployer un univers créatif et expérimental que s’approprient les élèves. Comment nos choix techniques peuvent-ils influencer nos perceptions ? Nous partons du boîtier photographique et nous le déconstruisons petit à petit pour en tirer les ingrédients nécessaires à la construction d’une image. Ainsi, nous orientons chaque atelier sur un élément technique, un principe ou une notion intimement liée à la pratique de la photographie.
Chaque séance comprend une phase de discussion collective puis une phase de pratique. Les parties théoriques permettent d’observer des images, mais également de visionner celles qui ont été produites lors de l’atelier précédent. C’est l’occasion de développer sa pensée, de communiquer ce que l’on perçoit et de pointer des ambiguïtés. Les parties pratiques permettent de déployer la théorie et la pensée dans le concret et dans l’espace. Elles s’orientent vers l’expérience et le jeu en équipe. Le cadre pédagogique que nous expérimentons est empirique. Cela permet de créer une complicité avec la professeure et ses élèves. Chaque séance me permets de comprendre ce que les élèves comprennent et recherchent pour adapter progressivement les activités. Une première séance était consacrée à l’élaboration d’un glossaire. Le but était de partir du point de vue des élèves pour pouvoir constituer un vocabulaire qui leur est propre.
Le second atelier proposait de mettre en jeu le principe du cadrage en piochant au hasard deux mots issus du glossaire. Grâce à des cadres en papier de différentes tailles, chaque élève peut créer des photos dans le réel. Sans révéler sa pioche aux autres équipes, nous devinions tour à tour chaque démarche. Comment poser son cadre permet-il de poser une intention ? Les combinaisons sont infinies. Le troisième atelier proposait de faire une expérience du temps de pose. Chaque élève réalise un tracé abstrait sur une feuille en papier, chaque dessin est ensuite performé dans l’espace. Une équipe de techniciens et de techniciennes se chargent de photographier les déplacements sur un temps de pose de plusieurs secondes. Nous mentions un laboratoire du temps que nous expérimentions, nous incarnions une abstraction. Lors de la cette séance une élève me fait remarquer « Mais on parle de la disparition? ». La semaine suivante j’aborde donc le « hors champ ». Nous créons ensemble les portraits de nos ombres que nous nommons « ombres d’identités ».
De file en aiguille, nous tissons une expérimentation technique du médium pour interroger l’opération photographique du monde réel à l’image. Nous essayons de comprendre comment est-ce que nous regardons à travers cet outil que nous manipulons. Si la perception humaine est influencée par nos émotions, comment pouvons-nous les projeter à travers cet outil ? Nous élaborons des dispositifs de regards et des explorations visuelles que nous tentons de déployer vers une expression artistique.
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# Retour sur expérience, juillet-septembre 2023
Un questionnaire était envoyé aux cinq diplômé.e.s, aux enseignant.e.s et aux partenaires en juillet 2023 afin d’évaluer l’expérience de chacun au moment de la fin de la période de prototypage.
Nous avons posé des questions sur le projet globalement et l'expérience de projet dans chacune des écoles, ainsi que l'expérience du projet pour nos partenaires.
## Extraits des questionnaires de retour sur l’expérience
### Pensez-vous que l’idée de co-construction d’un dispositif d'éducation aux images est intéressante ?
* “OUI, c’est intéressant de réussir un projet et un dispositif d’éducation aux images. Cela nous permet d’explorer une variété de points de vues autour de l’image.”
Adrian Julliard, Diplômé (Collège Van Gogh)
* “Oui c'est intéressant mais trop abstrait pour réellement partager la conception avec des élèves. Ils participent à l'élaboration, mais pour moi c'est pas une collaboration à part égale. L'artiste est décideur même s'il s'inspire de la rencontre et du contexte. Ce qui prime c'est la pratique de l'image/partie Atelier - qui est déjà tout un monde en soi et une découverte pour le corps enseignant et pour les élèves. Donc pour moi la co-construction n'est pas pleine et entière, elle est très partielle.”
Charlotte Arthaud, Diplômée (Lycée Henry Leroy)
* “Oui c'est intéressant car c'est une nécessité pédagogique et sociétale qui permet de faire penser la construction des images aux élèves.”
M.Sansone M.Manivet, enseignants Collège Van Gogh
### Est-ce que le projet a été intégré dans votre programme pédagogique et vos enseignements cette année ?
* “Parfaitement car nous l'avons construit en fonction des compétences du B.O”.
M.Sansone M.Manivet, enseignants Collège Van Gogh
### Avez-vous dû adapter votre projet aux exigences du programme scolaire ?
* “Plutôt au contexte du cours technique d'aide à la personne - ce qui m'a très bien convenu et m'a permis de poser un cadre à la rencontre entre mes recherches artistiques et le contexte de ce groupe classe.”
### (Diplômé.e.s) Est-ce que le projet vous a permis l’acquisition de compétences dans le domaine de l’éducation aux images ? Si oui, lesquels ?
* “Oui mais plutôt un apprentissage sur le tas, expérientiel : à partir de sa propre expérience et de celle des autres résidents. Les points chaque mois sont vraiment géniaux pour ça, ça permet de voir d'autres situations et d'anticiper ou mettre en perspective sa propre expérience. Difficile de dire ce que j'ai appris ! Peut être, prendre confiance en mes capacités d'adaptation et de créativité peu importe le contexte de la classe et les attentes. Une manière de prendre conscience de tout ce qu'on a appris, parfois malgré nous, à l'ENSP et de tout ce qu'on est capable de transmettre à notre tour. Sur l'élaboration du projet j'ai l'impression que j'ai ré-appliquer des manières de faire que j'ai déjà pour des projets artistiques personnelles. Après il y a des petits "tips" précieux pour débloquer des situtations que les intervenants nous proposes et qui sont précieux.”
* “Oui, établir une trame d’atelier, réfléchir à un projet dans sa globalité, son enchaînement et sa finalisation. Se mettre dans la peau d’un élève pour mieux transmettre.”
### Quels sont les points forts de cette expérience pour vous ?
* “Se lancer dans un projet ambitieux tout en étant accompagné pour, c'est une belle façon de se lancer dans l'éducation artistique après le diplôme. Ca permet aussi de créer un dispositif que l'on pourra appliquer partiellement dans d'autres structures, même si je me rends compte ces dernières semaines que l'on ne peut jamais ré-appliquer un atelier tel quelle et qu'il faut toujours se ré-adapter..!.”
* “L’apprentissage de la transmission, les échanges avec le milieu scolaire..”
* “La possibilité de travailler avec un photographe professionnel et avoir une autre approche pédagogique qui pense de la production à la finalité.”
### Que pensez-vous de ce genre d'activité d'EAC dans votre carrière d'artiste ? Pensez-vous poursuivre ce type d'activité ?
* “Je pensais pouvoir en faire très régulièrement pour avoir un revenu régulier et je me rends compte dernièrement que c'est chronophage et que les paiements publics mettent du temps. Je revois donc les choses et je souhaite en faire de temps en temps toujours ! Mais plutôt comme un plus qui vient élargir ma pratique, la questionner dans des contextes différents, mais pas comme une base de mon activité parce que ça me prend tout mon espace mental et que je n'ai plus de pratique artistique perso pendant les temps d'EAC... Par contre c'est primordial pour moi d'en faire, c'est à la fois une conviction et aussi parce que j'apprécie ca.”
* “Oui je pense tout de même poursuivre. D’ailleurs je fais le programme une année en image à la suite du projet Imagesin”
### Quelle est votre impression générale sur cette expérience du projet ImagesIn ?
* “C'était génial, gratitude pour les personnes qui m'ont accueilli et celles qui m'ont accompagné ! Vraiment une superbe expérience.”
* “En mi-teinte, elle m’a permis de construire un projet et de développer une approche que je n’ai pu développer en étant étudiant. Cependant, les échange avec les enseignants étaient quelques fois difficiles et le projet était difficile à avancer dans ces conditions”
* “Toujours aussi agréable mais la rédaction du protocole était la partie la moins intéressante pour moi car je ne suis pas dans cette démarche de création de protocole d'action qui ne correspond pas à ma pratique pédagogique.”
Page site : https://www.ensp-arles.fr/lecole/education-aux-images/imagesin/
Vidéo : https://www.ensp-arles.fr/lecole/education-aux-images/imagesin/