<i class="fa fa-tag"></i> Arles <i class="fa fa-clock-o"></i> 2024-2025
## À propos du doc
Ce document est le bilan provisoire du projet ImagesIN proposé par l' [École nationale supérieure de la photographie](https://www.ensp-arles.fr/) en partenariat avec [Le BAL](https://www.le-bal.fr/) ; le [Jeu de Paume](https://jeudepaume.org/) ; les [Rencontres d'Arles](https://www.rencontres-arles.com/) ; le [centre d'art GwinZegal](https://gwinzegal.com/) ; L'Institut national supérieur de l'éducation artistique et culturelle ([Inseac](https://www.cnam-inseac.fr/)) du Cnam ; le [rectorat de l'académie d'Aix-Marseille](https://www.ac-aix-marseille.fr/) (DAAC) et le designer [Alok Nandi](https://www.nandi.mobi/contact/).
# Projet ImagesIN (2024-2025) | Bilan intermédiaire, avril 2025
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*Plan de l'archipel ImagesIN développé depuis 2020*
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# Présentation d'ImagesIN
> ImagesIN est un programme permettant à de jeunes diplômé.e.s l’acquisition d’une ''professionnalité'' - c'est-à-dire d'une « capacité d’agir comme un professionnel » - dans le domaine de l'éducation aux images. Cette notion se structure autour de six composantes qui irriguent chaque étape du projet : l’identité professionnelle, l’éthique professionnelle, les axes de professionnalisme (construction et structuration de connaissances, de savoir-faire, etc.), la mobilisation de schèmes opératoires, la réflexivité et la distanciation critique, et la reconnaissance par le milieu professionnel. Elle englobe donc « des dimensions techniques, intellectuelles mais aussi culturelles ».
ImagesIn 2024-2025 est la cinquième édition d’un projet soutenu par le Ministère de la Culture, dans le cadre du programme CulturePro en 2020, 2021, 2022, 2023 et 2024. En complément de la formation initiale de master reçue à l’ENSP, ImagesIn permet à de jeunes diplômé·e·s d’acquérir les compétences et les savoir-faire dans le domaine de la sensibilisation, de l’éducation aux images et de la médiation.
Il permet aussi de les initier aux méthodes agiles et au design de service afin de construire une offre pédagogique inédite en lien avec les futur·e·s bénéficiaires (élèves des écoles primaires, collèges et lycées ainsi que de nombreux autres publics comme centres de loisirs, EHPAD, maisons de quartiers, personnes en situation de handicap, etc.).
Le projet ImagesIn se réalise en étroite collaboration avec le Jeu de Paume, LE BAL, les Rencontres d’Arles, le centre d'art GwinZegal et l’Institut national supérieur de l’éducation artistique et culturelle (INSEAC) ainsi que le Rectorat de l'Académie d’Aix-Marseille et la collaboration du designer Alok Nandi.
Tout au long du projet, des scénarios et outils de médiation innovants sont co-construits avec des classes pilotes (en primaire, collège et lycée) et avec l’aide des services du Rectorat (Délégation académique à l’éducation artistique et à l’action culturelle et Délégation académique au numérique). Différents services de l’ENSP comme la Formation continue, le Fablab ou la Bibliothèque sont aussi mobilisés dans ce projet.
De plus, pour les inscrire dans des trajectoires professionnalisantes et les aider à structurer un projet entrepreneurial, les diplômé·e·s sont amené·e·s, sur un principe d’incubation, à aborder les questions administratives, juridiques, financières mais aussi commerciales et de stratégies de communication. Enfin, sur toute la durée du programme, ils/elles sont accompagné·e·s par des mentors et des expert·e·s. Ce panel d’intervenant·e·s expérimenté·e·s vient compléter un réseau déjà étoffé au cours de leur cursus, et entend ainsi faciliter leur insertion professionnelle.
Pour la quatrième édition d’ImagesIn en 2024-2025, cinq diplômé·e·s de l’ENSP ont été sélectionné·e·s par un jury composé des représentant·e·s des partenaires culturels du projet et de l’ENSP. Ces résident.e.s sont :
- Noe GIRMA,
- Margot MILLET,
- Eléna CORRADI,
- Davide FECAROTTI,
- Basile LORENTZ,
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## Les objectifs d'ImagesIN
### Communs
› Des rencontres entre artistes, le partage de leur démarche et de leur univers plastique, avec des équipes pédagogiques et des élèves
› Un laboratoire de création d’outils d’éducation aux images, pérennes et mobilisables de nouveau à l’issue du projet
› Une réflexion commune et un lien entre différentes démarches artistiques autour du thème du care et la transmission
### Pour les diplômé·e·s
ImagesIn est un programme de professionnalisation permettant aux diplômé·e·s de l'ENSP de concevoir et mettre en œuvre des propositions innovantes dans le domaine de l'éducation aux images, d'acquérir les compétences et les savoirs-faire dans le domaine de la médiation, de la sensibilisation et de l'éducation aux images mais aussi de les initier aux méthodes agiles et au design de service qui leur permettront de construire une offre pédagogique inédite en lien avec les futurs bénéficiaires.
### Pour les classes
L'image est au cœur de nombreuses pratiques culturelles des jeunes. C'est un langage complexe qui prend des formes multiples : cinéma, photographie, télévision, jeux vidéo, internet, etc. Le parcours d'éducation artistique et culturelle de l'élève invite à une éducation théorique et pratique aux codes et aux techniques liés aux images. Les objectifs de cette éducation sont de sensibiliser les élèves au patrimoine et à la création contemporaine, de découvrir les techniques de l'image et d'aiguiser leur regard afin de leur permettre de s'approprier les images avec recul et sens critique.
### Pour l’ENSP
Soutenir nos jeunes diplômé·e·s dans leur professionnalisation est une des missions de l'Ecole nationale supérieure de la photographie. Le projet ImagesIn permet de les accompagner dans la mise en place d’une offre d’éducation aux images et de médiation. Ce projet ouvre également la mise en relation avec des structures culturelles et scolaires de la ville, ainsi que le rectorat et les organismes locaux, départementaux et régionaux.
Les prototypes d’outils réalisés peuvent aussi être mis à disposition pour une utilisation pérenne dans d’autres structures.
### Pour les partenaires
Le projet permet aux structures partenaires de découvrir des pratiques émergentes de l’image à travers la rencontre des artistes, de participer à la formation de jeunes artistes photographes en tant qu’intervenant·e·s, de s’ouvrir à d’autres approches et pratiques professionnelles d’éducation aux images et de mutualiser et partager nos expériences et nos pratiques.
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# Les partenaires et intervenant·e·s d'ImagesIN
Tout au long du projet les jeunes diplômé·e·s sont accompagné·e·s par des partenaires culturels :
* LE BAL est un espace d'exposition, de réflexion et de pédagogie dédié à l'image-document sous toutes ses formes (photographie, vidéo, cinéma. Il est situé à Paris.
https://www.le-bal.fr/
* Le Jeu de Paume est un centre d'art et lieu d'exposition dédié à la photographie et à l'image vidéo (art contemporain, cinéma). Il est situé à Paris.
https://jeudepaume.org/
* Les Rencontres d'Arles sont depuis 1970, le premier festival de photographie de renommée internationale. Il se déroule chaque année à Arles de début juillet à fin septembre.
https://www.rencontres-arles.com/
* Le centre d'art GwinZegal est un centre dédié à la photographie sous ses multiples facettes. Labellisé en 2019 centre d'art contemporain d'intérêt national par le ministère de la Culture.
https://gwinzegal.com/
* L'Institut national supérieur de l’éducation artistique et culturelle (Inseac) du Cnam a pour objectif de structurer au niveau national la formation et la recherche dans le domaine de l'éducation artistique et culturelle.
https://www.cnam-inseac.fr/
* Le rectorat de l'Académie d'Aix-Marseille, en qualité de direction des services de l'éducation nationale à l'échelon de l'académie, met en œuvre dans l'académie la politique éducative définie au niveau national. la Délégation Académique à l’Education Artistique et à l’Action Culturelle (DACC) est un service dédié aux arts et à la culture. Il vise à la promotion d’une éducation artistique et culturelle de qualité auprès des publics scolaires.
https://www.ac-aix-marseille.fr/
* Alok Nandi développe des scénarios de design d'innovation dans de multiples secteurs, de la stratégie aux récits immersifs (VR AR XR) en passant par les systèmes alimentaires de l'hôtellerie. En tant qu'entrepreneur créatif, il a suivi les vagues de la transformation numérique, en concevant pour le web, puis en dirigeant des équipes de conception pour la partie digital de sociétés d'édition en Belgique et en France (Casterman, l'éditeur de a.o. Tintin ; groupe Flammarion à Paris). Il s'est ensuite impliqué dans des programmes de R&D financés par l'UE pour explorer la narration à l'aide de technologies, notamment des installations AR et VR pour les musées et les lieux publics. Il est ainsi devenu cofondateur d'une spin-off spécialisée dans les installations interactives.
https://www.nandi.mobi/
Pendant toute la durée du projet, des intervenant·e·s extérieur·e·s contribuent grâce à leurs savoir-faire et leurs connaissances spécifiques à apporter les connaissances supplémentaires aux résident.e.s. cette année encore [Camille Domange](https://www.cdoavocat.com/), Avocat à la Cour et spécialiste dans les domaines de la culture, du numérique et des médias a pu éclairer nos diplômé.e.s sur des points spécifiques aux aspects juridiques des artistes auteurs.
Magdalena Lataillade, Chargée de développement territorial à la Chambre de métiers et de l'artisanat PACA a pu de son côté apporter aux diplômé.e.s une méthodologie relative à la gestion de projet.
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# Déroulé du projet
## Démarche Design au service de l'éducation aux images
Les territoires du design sont multiples et difficiles à catégoriser. Le terme design, en anglais, renvoie vers une notion de conception ; en français, le mot design offre des niveaux de lecture parfois plus confus, sinon plus flous. Les activités de design sont polymorphes et, les terrains du design se situant à la croisée de plusieurs territoires, il importe de veiller à rester le plus précis possible dans l’usage des mots et des verbes qui lui sont liés.
La Démarche Design permet de formuler et de poser des questions appropriées afin de délimiter un champ d’actions et de mettre en œuvre des dispositifs inscrivant la création dans un moment expérientiel.
La Démarche Design propose de structurer l’activité et la créativité de manière à la voir se déplier in situ, dans la fabrique de dispositifs, dans la constitution d’outils de médiation et dans la transmission de connaissances.
Le design nous engage tous sur un terrain conceptuel et cognitif, mais aussi pragmatique et physique, tangible et intangible.
Dans un environnement VUCA (volatile, uncertain, complex, ambiguous), mis en exergue notamment par la COVID-19, il est vital de se doter d’outils et de radars, permettant un pilotage proactif, réactif et agile.
Les approches d'analyse des activités en place, des tendances signifiantes, des phénomènes influents permettent de développer des phases structurées et itératives pour identifier des opportunités pertinentes (respectant les contextes de développement éthique et durable) tout en articulant un plan de mise en œuvre opérationnelle pragmatique, tenant compte des enjeux humains, économiques, écologiques et technologiques.
On articule la Démarche Design (incluant aussi le Design Thinking) en se centrant sur les projets avec un triple angle (dénommée O-O-O - Observations, Opportunités, Opérations), sachant qu’elle est itérative et adaptée à chaque projet. Les feuilles de route et les scénarios qui résultent permettront aux porteurs de projet de développer leur plan d’action.
## 3 journées dans l'année avec l'ensemble des participant.e.s
### 18 septembre 2024
Cette séance est avant tout une séance de rencontre ou les participant.e.s font connaissance.


* Matin | Présentations des résident.e.s, des établissements scolaires et des équipes enseignantes mais aussi des partenaires culturels. Elle permet aussi de constituer les binômes (artiste/établissement scolaire) qui vont travailler ensemble durant une année entière.
* Après-midi | Bases, étapes et problématiques d'un projet d'éducation aux images
› Quelle méthodologie pour concevoir un projet, un outil d'éducation aux images?
› Co-définition des champs d’action - Travail par îlots entre artistes et enseignants.
› Mise en commun et définition + cartographie partagée des champs d’action (contexte)
› Projection des étapes de travail : “comment ça va se passer”, un agenda avec les grandes étapes par période
› Bilan de la journée et annonce du plan de travail des jours 2 et 3 et rappel des objectifs globaux: co-conception d’outils d’éducation aux images
Livrables en fin de journée : des mind maps, des personae, l’agenda des étapes





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### 15 janvier 2025
Cette séance permet de poser les bases de chaque projet puisque les résident.e.s ont déjà pu rencontrer les élèves et faire quelques séances d'atelier.
* Matin | Approche, outils, méthodes
* Après-midi | Projets des diplômé·e·s, Co-design des scenarri, Préparation des feuilles de route



### 24 au 28 février 2025
workshop organisé à Guingamp avec l'Institut National Supérieur de l'Éducation Artistique et Culturelle - Cnam et le Centre d'art GwinZegal.
Des jours très intenses et passionnants où les étudiant.e.s de l'INSEAC ont imaginé des dispositifs de médiation pour mettre en relation les activité de GwinZegal - un centre d'art dédié à la photographie - avec la Résidence Kersalic, un établissement public de santé pour personnes âgées, géré par le Centre Communal d'Action Sociale (CCAS) de Guingamp.
8 projets pertinents, sensibles et plein de sens sont nés de ces quelques jours de travail.
Cette année, c'est [Adrien Julliard](https://www.ensp-arles.fr/lecole/education-aux-images/imagesin/college-van-gogh-adrien-julliard/) - résident ImagesIN 2022-2023 qui a été l'artiste qui nous a brillament accompagné durant ce workshop. Il s'inscrivait dans les pas de [Gwenaël Porte](https://www.ensp-arles.fr/lecole/education-aux-images/imagesin/college-van-gogh-gwenael-porte/) (2022 : projet avec Eric Tabuchi et Nelly Monnier), [Florence Cuschieri](https://www.ensp-arles.fr/lecole/education-aux-images/imagesin/college-morel-florence-cuschieri/) (2023 : projet avec Nicolas Floc'h), [Charlotte Arthaud](https://www.ensp-arles.fr/lecole/education-aux-images/imagesin/lycee-henri-leroy-charlotte-arthaud/) (2024 : projet avec la Résidence Kersalic)
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### 26 mars 2025
Cette séance permet de faire un point d'étape important puisqu'à cette étape du projet, les bases sont déjà bien posées et l'ensemble des séances concourent à l'objectif de co-construction d'un outils d'éducation aux images.
* Matin | Projets des diplômé·e·s

* Après-midi | processus et scénarios, mise en perspective







## 1 soirée de restitution ouverte au public
› 26 mars 2025
Cette exposition des projets est un moment attendu par toutes et tous : enfants ou jeunes ayant participé mais aussi les familles, les partenaires, élu.e.s; etc
Le 26 mars 2025, dans la continuité de la sénace de travail avec les artistes, partenaires culturels et équipes enseigantes de l'année 2024-2025 a eu lieu, en soirée, la présentation au public des projets de l'année précédente. Cela permet aux nouveaux.elles résident.e.s d'échanger avec les ancien.nes.



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## 1 séance mensuelle avec les résident.e.s et l'ensemble des partenaires culturels.
Pendant la période de co-construction et prototypage, de septembre 2024 à juin 2025, les diplômé·e·s sont accompagné·e·s par les institutions culturelles et l’ENSP avec des sessions de travail commune en visio chaque mois:

Ces séances ont eu lieux de 10h à 12h30 les :
› 14 octobre 2024
› 11 décembre 2024
› 15 janvier 2025
› 3 février 2025
› 3 mars 2025
› 12 mai 2025
› 16 juin 2025
Toutes les séances sont enregistrées et peuvent être revisionnées.
En parallèle de ce projet, Les Champs Libres à rennes a souhaité inviter en résidence une lauréate d'ImagesIN pour lui permettre d'adapter son dispositif afin que ce dernier puisse être mis à disposition des publcs de la structure.
[Léa Sotton](https://www.ensp-arles.fr/lecole/education-aux-images/imagesin/ecole-primaire-de-mouleyres-lea-sotton/) a donc réalisée cette résidence du 17 au 21 juin 2024.






Partenariat ImagesIN 2024-2025, entre l'École Nationale Supérieure de la Photographie d'Arles et Rennes Métropoles.
Résidence de Léa Sotton aux Champs Libres du 17 au 21 juin 2024. En voici le "Journal de bord" :
- Jour 1 : visite des lieux, découverte des bureaux.
Consultation des différents outils d’éducation à l’image à disposition (sélection) :
-Pause Photo Prose, Les Rencontres de la Photographie d'Arles.
-Les mots du Clic, Stimultania.
-Eurêk’art, le livre jeu du regard par Philippe Brasseur.
-Comment j’ai adopté un dragon, jeu, outil d’expression et d’imagination avec les dés.
-Zoom-Zoom, le jeu développé par le festival La Gacilly.
Étude des scénarios mis en place par l’équipe pour les cycles 2&3, notes d’observations, quelques pistes pour intégrer les étapes de mon jeu au dispositif.
- Jour 2 : test du scénario #1 par Laurine, professeure relais (1er degré) dans l’exposition « Vivre le sport » présentée au musée de Bretagne. Exposition collective conçue à partir des collections du Musée.
Classe de 23 élèves (CE2-CM1) : mise à disposition de différents supports et matériel pour découvrir l’exposition, test de plusieurs activités, durée totale de 1h30.
Retour sur cette matinée, échanges avec Laurine et Clothilde : « on ne peut pas tout faire » les activités proposées ressemblent plus à un listing des possibilités. L’idée serait que la boite à outils propose plusieurs activités, que l’enseignant.e puisse piocher/choisir les thématiques qu’iel souhaite déployer avec sa classe. Pour se faire nous conservons la trame du scénario d’usage à savoir :
Partie 1 : observer, décrire
Partie 2 : analyse et mise en contexte
Partie 3 : s'exprimer, donner son avis
Pour chaque partie déployer plusieurs fiches « activités » avec des adaptations en fonction des niveaux.
L'objectif : avec plusieurs activités au choix, plusieurs scénarios d'échanges sont possibles. L’enseignant.e est incité.e à revenir pour susciter d'autres échanges. L'équipe des Champs Libres pourrait pour chaque exposition proposer un « scénario type » testé au préalable et particulièrement pertinent pour l’exposition présentée.
- Jour 3 : test du scénario #1 remanié et réduit dans l’exposition de Depardon « Son œil dans ma main » : l'objectif est de distinguer ce qui peut s’adapter d’une exposition à une autre. Animé par Laurine avec sa classe de CE2-CM1. Durée totale d'1h30 environ.
Les échanges sont plus fluides sans la présence des carnets (pour la prise de note) et la réduction des activités qui vient privilégier la prise de parole. Des temps de travail en petits groupes puis retours en collectif : ++ !
Meilleure gestion de la déambulation dans l’espace, dépôt des cartes et des ardoises devant les images en question, on refait le tour tous ensemble pour relever ce qui a été fait : êtes vous d’accord ou pas d’accord ? Fonctionne pour de la médiation autonome.
Nous avions des à priori sur le fait que ce serait plus difficile dans cette exposition mais les exercices ont très bien fonctionné. L’enseignant.e doit néanmoins s’informer en amont du sujet, de l’auteur.e, du thème de l’exposition pour amener des éléments de contextes.
In fine, il s'agira de développer/repenser ces cartes que les élèves peuvent déposer devant les images, vocabulaire technique et de cadrage, en prenant en compte les conditions d’usages, à savoir l'espace d'exposition.
Ce que mon jeu peut apporter dans le cas présent : la dimension ludique, le code couleur, le fait que les réponses/productions des élèves sont matières à échanger et à observer + transposition de l'exercice de la devinette dans la découverte de l'exposition qui participe à l'apprentissage du vocabulaire photographique.
L'outil du dé en version mousse présent au musée est pertinent, il faut lui trouver une fonction percutante, Samuel évoque l'idée qu'il pourrait être un indicateur de mouvement : induit un déplacement dans l’espace + action/défi. Il pourrait aussi proposer des caractéristiques techniques sur ses différentes faces, les élèves devraient retrouver une image correspondant à une combinaison.
- Jour 4 : travail en autonomie : rédaction/proposition d’un scénario de médiation ciblé, synthèse des questions qui me paraissent les plus pertinentes/stimulantes, définir des questions « types » qui pourront être transposables d’une exposition à une autre.
L’idée est qu’il y ait une suite logique des activités proposées qui s’enrichissent mutuellement. Les élèves doivent être les propres acteurs de leurs découvertes afin que la médiation puisse se faire en autonomie, sans oublier l'aspect ludique.
Présentation de mon travail artistique et de médiation à Samuel et Yves-Marie Guivarch.
- Jour 5 : test du scénario #2 avec deux classes de 3ème dans l'exposition Depardon.
L'introduction n'a pas besoin d'être trop longue, elle pourrait-être guidée par des questions types qui seraient mises à la disposition de l'enseignant. On pourrait aussi imaginer une fiche récapitulative de la médiation pour l'enseignant avec la liste des cartes vocabulaires qui sont distribuées aux élèves.
La partie dédiée à « l'observation » engage déjà l'analyse, on peut aller plus loin pendant le temps imparti avec les plus grands ; l'activité des 2/3 détails à relever sur une image fonctionne bien et incite à la déambulation ; utilisation des cartes « volonté » des mots du clic et des cartes vocabulaires peut se faire en même temps et permet d’engager une lecture plus approfondie de l'image.
Pour la suite : je propose un prototype de cartes à utiliser dans les expositions : code couleur, simplifié, vocabulaire pertinent et transposable d'une exposition à une autre.
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# L'archipel actuel d'ImagesIN
ImagesIN n'a cessé de se développer depuis quatre ans. Il est aujourd'hui un archipel constitué d'une multitude de modules complémentaires pour une plus grande pertinence quant à l’acquisition d’une ''professionnalité'' par nos diplômé.e.s dans ce domaine de l'éducation aux images:

## Phase 1 :
### _ Résidence ImagesIN (Noyau de cet Archipel ImagesIN, ce module est celui de la formation à l’éducation aux images et aux méthodes de design thinking) ;
Ce module est structuré en différentes étapes de travail échelonées sur l'année (**phase 1**) :
- Formations spécifiques : éducation aux images ; design thinking et méthodologies agiles ; juridique et administratif ; méthodologie de projet ;
- Co-conception des scénarios et dispositifs dans le domaine de l'éducation aux images : compréhension / exploration / idéation ;
- Prototypage des dispositifs et des scénarios accompagnés par des designer.euses dans le Fablab de l'ENSP ;
- Tests, expérimentations grandeur nature et évaluation des dispositifs ;
Durant cette période, les jeunes diplômé.e.s seront invité.e.s à des séjours d'observation et d'expérimentation dans les structures culturelles partenaires : Jeu de Paume, Le BAL, les Rencontres d'Arles et GwinZegal.
## Phase 2 :
Une fois cette période de résidence d’une année terminée (**phase 1**) plusieurs possibilités s’ouvrent pour nos diplômé.e.s (**phase 2**) pour poursuivre ce travail engagé :
* **La ressourcerie** (https://www.encontra.fr/projects/imagesin) : c’est dans cet espace en ligne que se trouvent l’ensemble des dispositifs conçus dans le cadre d’ImagesIN. En juin 2024 ce sont déjà 20 dispositifs qui sont en ligne avec pour chacun une fiche de présentation et le protocole de travail ayant permis sa conception et sa réalisation ;
* **Workshop à Guingamp** (le ou la diplômé.e est invité.e à co-animer un workshop destiné aux étudiant.e.s de l’INSEAC. le but de ce workshop est de co-concevoir en une semaine un outils d’éducation aux images en lien avec le travail d’un artiste exposé au centre d’art GwinZegal qui partage le même bâtiment que l’INSEAC) ;
* **Workshop à Casablanca** (le ou la diplômé.e est invité.e à co-animer un workshop destiné à des étudiant.e.s en école d’art et à de jeunes artistes de Casablanca, Tétouan, Rabah, etc) ;
* **Ateliers de création artistique** (le ou la diplômé.e est invité.e à animer un atelier de création artistique dans une des structures culturelles partenaires du projet ImagesIN : Le Bal ; le Jeu de Paume ; les Rencontres d’Arles ; le centre d’art GwinZegal mais aussi le centre de la photographie de Mougins ) ;
* **Résidence aux Champs-Libres** (chaque année les Champs-Libres à Rennes invite un ou une diplômé.e pour une semaine de résidence dont l’objectif est d’adapter le dispositif conçu dans le cadre d’ImagesIN) ;
* Production des dipositifs par Les Champs-libres à Rennes (Aussitôt la résidence précédente terminée, le dispositif est produit par les Champs-Libres pour être utilisé avec ses publics dans le cadre de sa programmation liée à la photographie) ;
* **Programme d’accompagnement Post-Diplôme** sur les problématqiues d’éducation aux images à l’ENSP (participation à ce programme sur une année pour perfectionner un projet d’éducation aux images)
* **Co-doctorat ENSP / INSEAC** (projet en cours de développement avec l'INSEAC) ;
* **Résidence dans le cadre du programme Rouvrir le Monde** (chaque résident.e d’ImagesIN participe durant l’été au programme Rouvrir le monde. Ainsi il ou elle peut déployer son projet dans un autre contexte, avec un autre publics. C’est ainsi que des projets ont pu être mené en EPHAD ; en maison centrale ; dans des IME; centres de loisirs ou centres sociaux, etc) ;
* **Intervention en milieu scolaire dans le cadre du Pass Culture** (en sortant de ce programme ImagesIN les diplômé.e.s peuvent intervenir dans des établissements scolaires dans le cadre du Pass Culture. L’expérience expérimentée en 2024 a été très concluante et la demande des établissements très forte d’autant que les équipes enseignantes ont déjà pu travailler avec les jeunes diplômé.e.s dans le cadre d’ImagesIN) ;
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Dans cette dynamique ImagesIN et afin d’être encore plus efficace dans la professionanlisation de nos diplômé.e.s un module de formation a été créé avec l’aide des partenaires culturels d’ImagesIN.
* **Module de formation initiale ENSP** (Ce module de 3 jours sur l’année académique serait proposé en option aux étudiant.e.s de l’ESNP durant leur cursus et serait ouvert aux étudiant.e.s des autres écoles du réseau l’École(s) du Sud. Plusieurs interventions seraient assurées par les résident.e.s ImagesIN) ;
* **Module de formation professionelle continue ENSP** (intervention dans le cadre de cette formation proposé aux étudiant.e.s de l’ENSP)
# Les projets 2024-2025
## Lycée Henri Leroy (Port Saint Louis du Rhône) | Davide Fecarotti
« Images en kit » : l'image se repère, s'assemble et s'installe
Ce projet a été co-construit avec Cécile Robles et les élèves de la classe de CE2/CM1 de l'école primaire de Moulès. Partant de la proposition qu'une image est plus vaste qu'un déclic, nous avons proposé de s'ouvrir à la photographie par des logiques de repérage, d'assemblage et d'installation.
Comment se repérer dans une image ou avec une image photographique ? Peut-on la créer de toutes pièces ? Comment la situer ? Peu à peu, nous amenons l'idée que les photographies ne sortent pas de nulle part. Au contraire, elles sont à l'articulation de processus de fabrication et de connexion, dans lesquels interviennent des choix. Les élèves sont acteurs au cœur du projet : au cours d'un atelier, ils s'investissent tour à tour dans les différents rôles qui prennent part à la réalisation d'une image. C'est l'occasion pour eux de relever les défis que pose la conception d'une photographie en groupe, avec un matériel partagé.
C'est par le jeu et l'échange que nous souhaitons connecter les représentations personnelles dans un processus collectif. Cela amène les enfants à s'interroger sur les possibilités de la représentation photographique : comment les images déconstruisent et réinventent-elles des espaces communs ?
Le déroulé des ateliers est organisé en cycles de trois séances. Le premier cycle s'est concentré sur la capacité à observer et se repérer par l'image, en portant notre attention sur le lien entre l'espace perçu et l'espace en photographie. Le deuxième cycle était consacré à la prise de vue, proposant des exercices qui mettent en évidence l'importance du point de vue et de la mise en scène, par des jeux de lumière, de cadrage et de couleur. Le troisième cycle s'intéresse à reconstituer une image fantasmée par le montage : recomposer des vues imaginaires à partir d'éléments issus de la photographie. Au cours de chaque atelier, nous visionnons ensemble les images de la séance précédente, un moment qui permet aux enfants de donner leurs retours et de recevoir du vocabulaire.
Cela nous a permis d'aboutir à une proposition de dispositif d'éducation à l'image : un kit qui à la double fonction de fabriquer et présenter des photographies, par des éléments de mise en scène. Destiné à l'emprunt, il contient une notice de montage pour un mini-studio et des modules à assembler pour construire une structure qui accueille cadres et tirages. Un manuel d'utilisation complète l'ensemble avec des suggestions d'ateliers pratiques et les notions théoriques qu'ils permettent d'aborder. L'utilisateur est libre d'articuler les outils mis à disposition comme il le souhaite, du moment qu'il se prend au jeu : repérer, assembler et installer une multitude d'images.
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## Collège Saint-Charles | Noé GIRMA
Avec la classe de 4 ème du collège Saint Charles nous allons travailler autour des crypto portiques d’Arles. Cryptoportiques signifie littéralement « passage-caché » . Ce sont de très anciennes fon dations qui se situe autour de la place du forum et dont l’entrée est accessible gratuitement pour les résident.es arlésiennes.
En sortant de l’enfance, je sens que ces jeunes ont tendances à moins convoquer leurs imaginaire. A l’école, on leurs apprend à regarder les choses à l’aide d’un prisme d’avantage scientifique, histo rique. Surtout que ce collège se situe au coeur d’une ville antique. Iels sont donc enclin à voire leurs ville comme grand musée.
Mon intention première est donc qu’iels découvrent un autre manière de voire le monde qui les en toures. Nous allons tenter tout au long des séances de se détacher d’une description scolaires de ces souterrains et qu’iel parlent de leurs rapports à ce lieu, développent leurs fantasmes, leurs vo lonté de raconter des récits plus singulier, personnelle, fantastiques même… Finalement mettre en place des outils pour qu’iels s’approprient ce lieu.
Penser cet endroit comme un monde sous le monde ou l’on se retrouve « ensemble isolé ». Ou en semble on se raconte des histoires sur le monde d’avant, sur d’autres mondes, sur des histoires ter ribles qu’on a entendu ou vécu…
D’abord nous allons rentrer dans ces tunnels puis tels des inspecteur.ices ou des archéologues, ou des promeneur.euse nous allons récolter des preuves qui nous servirons à constituer des récits. A l’aides des ces différents récits nous en créerons un plus vaste dans un atelier d’écriture commun. A la fin nous tenterons de mettre ce récits en images et en son, nous allons fabriquer un petit film.
Dans ce film nous travaillerons dans un temps l’image et dans un deuxième temps le son puis je monterais l’un avec l’autre. Le son ne sera pas synchronisé avec l’image. Cette désynchronisation du son viendra appuyé sa présence dans l’image. Pour moi, il est très important de travailler ce mé dium la car il permet plus d’espace de créations de pour ces jeunes. Comme le dit très bien l’anthro pologue et artiste Véréna Paravel : « De bien des façons, le son est aussi moins codé, moins contrôlé que l’image, et donc moins réductible à un supposé sens. Il est plus évocateur, abstrait, il convoque l’imagination »
Dans ce sens j’ai pu visionner ou re-visionner des documents qui m’ont inspirés pour les séance à venir : Le film Dans ma tête un orage de Clément Pérot mais aussi, Tendre d’Isabel Pagliai et enfin Bedtime Stories d’Harun Farocki. Ces films traitent de la question de l’enfance, de l’adolescence mais c’est n’est pas cela qui m’as directement intéressé. C’est le travail du sons hors-champs qui est essentiel dans ces documents. Des dialogues, des sons descriptifs , des bruits viennent s’additionner à l’image et étendre le champs de vision, transforment le paysage, apporter quelques chose de plus singulier, étrange parfois…
Ainsi j’en viens à la problématique principale qui guidera la construction de l’outil : Comment le son hors-champs intervient dans la lecture et compréhension d’une image? Comment le son nous per met d’élargir le paysage, de cartographié un espace plus vaste que le cadre ? Et comment il peut déformé le cadre, le brouillé ou au contraire l’éclaircir ? Finalement comment le son peut permettre un rapport plus sensible à l’image ?
Autour de cette construction viendra le besoin d’apprendre à construire une image sonore, mais aussi la nécessité de composé des images qui ne donnent pas trop d’information ( espace-temps ), tenter de décontextualiser pour que l’image nous enferme pas trop dans le réelle.
Ce processus d’observation et de créations à pour but de questionner l’aspect informatif des images. De comprendre qu’une image parle plus de celui qui l’a pris plutôt que de ce qui a été photographié ( ou filmer ). De savoir lire une image d’avantage avec nos sens. Ne pas chercher des informations mais des ressenties.
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## École Cyprien Pilliol (Pont de Crau) | Margot MILLET
Les ateliers proposeront une réflexion et diverses activités pour développer une conscience critique face à la surabondance d’images. À travers les écrans, les médias et la publicité, notre perception du monde est façonnée par des représentations souvent illusoires. Les dispositifs numériques et les plateformes en ligne peuvent conditionner notre regard, nous donnant notamment parfois l’impression de connaître des endroits sans y être allés.
Le projet s’appuiera sur la culture visuelle occidentale pour questionner la place des images dans la vie quotidienne des élèves. Nous débuterons par une séance de présentation suivie de discussions où les élèves de CM1/CM2 seront interrogés sur leur propre rapport aux images. Ils réfléchiront à ce qu’est une image pour eux et seront invités à en dessiner une.
Nous les interrogerons sur leur accès à Internet et les supports qu’ils utilisent et sur leur usage des images. D’autres questions enrichiront leur réflexion : existe-t-il des mots associés aux images ? Ou, au contraire, certaines images sont-elles muettes ?
Nous réfléchirons aussi à cette idée paradoxale : où sommes-nous réellement lorsque nous regardons des images ? À force de vouloir être à deux endroits à la fois, ne risque-t-on pas de n’être nulle part ?
Les ateliers incluront une séance d’analyse d’images plus ou moins stéréotypées et des débats sur la véracité des représentations, avec un jeu « vrai ou faux ? » où nous comparerons des images réelles à des images générées par intelligence artificielle. Un sondage visuel pourra également être proposé: chaque élève apportera une image représentant par exemple un « lieu paradisiaque » afin d’explorer la construction de l’imaginaire collectif.
Nous travaillerons essentiellement avec des supports imprimés tels que des livres et des revues afin que les élèves aient un contact physique avec l'image. Ce travail explorera la matérialité des images et les différentes façons de les manipuler. Nous pourrons notamment travailler avec la photocopieuse. L’objectif ne sera pas de produire de nouvelles images, mais d’en créer de nouvelles en détournant et en recyclant celles qui existent déjà.
Nous aborderons aussi la notion des « images somnambules » : celles qui naviguent sur Internet, que l’on voit défiler et qui existent uniquement de façon virtuelle, celles que l’on balaie du doigt sur nos écrans de téléphone et qui continuent à circuler aléatoirement, même lorsque nos téléphones sont en veille.
Les élèves pourront créer des images trompeuses à partir de matériaux existants afin de mieux comprendre les mécanismes de manipulation. Par exemple, un faux décor pourrait être créé, dans lequel ils prendraient des photos pour induire leurs camarades en erreur. Ce travail leur permettra de réfléchir à la frontière floue entre réalité et représentation.
Des fiches du regard accompagneront les élèves lors des séances et l’objet final pourrait consister en un passeport d’image, où chaque image analysée ou créée serait validée, rejetée ou tamponnée, selon sa crédibilité ou son impact.
À travers ce projet, les élèves apprendront à déconstruire les images, à les questionner et à prendre conscience de l’influence qu’elles exercent sur leur perception du monde. Ils seront amenés à réfléchir à l’impact des écrans, à la manipulation des images et à la dépendance liée au partage sur les réseaux sociaux. L’objectif est de les sensibiliser à la saturation médiatique et aux enjeux de la sur-représentation, de leur apprendre à distinguer les images authentiques des images manipulées, et d’explorer la notion de « double iconique » (selon Susan Sontag), où les paysages et objets existent parfois davantage en image que dans la réalité. Le projet encouragera une approche plus réfléchie et moins compulsive des pratiques photographiques et numériques. En retrouvant une distance critique, ils pourront ainsi mieux habiter ces images, plutôt que de se laisser submerger par elles.
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## Lycée Pasquet | Elena CORRADI
Comment reconstituer une image à partir de mots ? Comment re-créer une image à partir de nos souvenirs ? Que se passe-t-il lorsqu’une image est appréhendée en dehors de son contexte ? Avec les élèves du Lycée Pasquet, nous cherchons à questionner le processu de fabrication des images, en tentant de comprendre leur rôle vis-à-vis de notre mémoire collective et de notre identité. Une image d’archive liée à un épisode méconnu du passé colonial français a été le point de départ de ce projet. Cette image n’a été montrée qu’à la moitié de la classe ; l’autre moitié n’aura eu que des indices pour tenter d’en deviner le contenu. Au fil des séances, les élèves ont été amené.e.s à faire l’épreuve de l'ambiguïté des images, de leur nature trompeuse, ainsi que du caractère partiel et fictif des narrations qui façonnent l’histoire d’un lieu, d’une région, d’une nation. À travers une approche bricoleuse et ludique, nous avons interrogé les clichés identitaires propres au territoire arlésien, en faisant recours à l’IA, comme à la plus traditionnelle technique du collage.
De façon exceptionnelle dans le cadre du dispositif ImagesIN, ce projet a été conçu pour deux groupes d’élèves qui n’ont pas travaillé ensemble. De cette contrainte naît la décision de créer une structure bipartie, dont la première moitié des séances est dédiée au groupe A et la deuxième au groupe B. Un des défis majeurs a été celui de savoir comment permettre aux deux groupes de toucher aux mêmes thématiques et enjeux sans pour autant repliquer les activités des uns avec les autres. Pour ce faire, j’ai proposé au groupe A un ensemble d'exercices visés à fabriquer des images avec un outil d’IA, en se focalisant sur la relation de ces dernières avec les mots. Ensuite, avec le groupe B - qui avait vu l’image de départ - nous avons exploré davantage le lien entre images et mémoire, à travers des sorties dédiées à la prise de vue. Les deux tranches de travail se sont terminées sur un atelier commun de fabrication de cartes postales du territoire arlésien, en utilisant les images générées et/ou produites tout le long.
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## Lycée professionnel Les Alpilles à Miramas | Basile Lorentz
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# Retour sur expérience, juillet-septembre 2023
Un questionnaire était envoyé aux cinq diplômé.e.s, aux enseignant.e.s et aux partenaires en juillet 2023 afin d’évaluer l’expérience de chacun au moment de la fin de la période de prototypage.
Nous avons posé des questions sur le projet globalement et l'expérience de projet dans chacune des écoles, ainsi que l'expérience du projet pour nos partenaires.
## Extraits des questionnaires de retour sur l’expérience
### Pensez-vous que l’idée de co-construction d’un dispositif d'éducation aux images est intéressante ?
* “OUI, c’est intéressant de réussir un projet et un dispositif d’éducation aux images. Cela nous permet d’explorer une variété de points de vues autour de l’image.”
Adrian Julliard, Diplômé (Collège Van Gogh)
* “Oui c'est intéressant mais trop abstrait pour réellement partager la conception avec des élèves. Ils participent à l'élaboration, mais pour moi c'est pas une collaboration à part égale. L'artiste est décideur même s'il s'inspire de la rencontre et du contexte. Ce qui prime c'est la pratique de l'image/partie Atelier - qui est déjà tout un monde en soi et une découverte pour le corps enseignant et pour les élèves. Donc pour moi la co-construction n'est pas pleine et entière, elle est très partielle.”
Charlotte Arthaud, Diplômée (Lycée Henry Leroy)
* “Oui c'est intéressant car c'est une nécessité pédagogique et sociétale qui permet de faire penser la construction des images aux élèves.”
M.Sansone M.Manivet, enseignants Collège Van Gogh
### Est-ce que le projet a été intégré dans votre programme pédagogique et vos enseignements cette année ?
* “Parfaitement car nous l'avons construit en fonction des compétences du B.O”.
M.Sansone M.Manivet, enseignants Collège Van Gogh
### Avez-vous dû adapter votre projet aux exigences du programme scolaire ?
* “Plutôt au contexte du cours technique d'aide à la personne - ce qui m'a très bien convenu et m'a permis de poser un cadre à la rencontre entre mes recherches artistiques et le contexte de ce groupe classe.”
### (Diplômé.e.s) Est-ce que le projet vous a permis l’acquisition de compétences dans le domaine de l’éducation aux images ? Si oui, lesquels ?
* “Oui mais plutôt un apprentissage sur le tas, expérientiel : à partir de sa propre expérience et de celle des autres résidents. Les points chaque mois sont vraiment géniaux pour ça, ça permet de voir d'autres situations et d'anticiper ou mettre en perspective sa propre expérience. Difficile de dire ce que j'ai appris ! Peut être, prendre confiance en mes capacités d'adaptation et de créativité peu importe le contexte de la classe et les attentes. Une manière de prendre conscience de tout ce qu'on a appris, parfois malgré nous, à l'ENSP et de tout ce qu'on est capable de transmettre à notre tour. Sur l'élaboration du projet j'ai l'impression que j'ai ré-appliquer des manières de faire que j'ai déjà pour des projets artistiques personnelles. Après il y a des petits "tips" précieux pour débloquer des situtations que les intervenants nous proposes et qui sont précieux.”
* “Oui, établir une trame d’atelier, réfléchir à un projet dans sa globalité, son enchaînement et sa finalisation. Se mettre dans la peau d’un élève pour mieux transmettre.”
### Quels sont les points forts de cette expérience pour vous ?
* “Se lancer dans un projet ambitieux tout en étant accompagné pour, c'est une belle façon de se lancer dans l'éducation artistique après le diplôme. Ca permet aussi de créer un dispositif que l'on pourra appliquer partiellement dans d'autres structures, même si je me rends compte ces dernières semaines que l'on ne peut jamais ré-appliquer un atelier tel quelle et qu'il faut toujours se ré-adapter..!.”
* “L’apprentissage de la transmission, les échanges avec le milieu scolaire..”
* “La possibilité de travailler avec un photographe professionnel et avoir une autre approche pédagogique qui pense de la production à la finalité.”
### Que pensez-vous de ce genre d'activité d'EAC dans votre carrière d'artiste ? Pensez-vous poursuivre ce type d'activité ?
* “Je pensais pouvoir en faire très régulièrement pour avoir un revenu régulier et je me rends compte dernièrement que c'est chronophage et que les paiements publics mettent du temps. Je revois donc les choses et je souhaite en faire de temps en temps toujours ! Mais plutôt comme un plus qui vient élargir ma pratique, la questionner dans des contextes différents, mais pas comme une base de mon activité parce que ça me prend tout mon espace mental et que je n'ai plus de pratique artistique perso pendant les temps d'EAC... Par contre c'est primordial pour moi d'en faire, c'est à la fois une conviction et aussi parce que j'apprécie ca.”
* “Oui je pense tout de même poursuivre. D’ailleurs je fais le programme une année en image à la suite du projet Imagesin”
### Quelle est votre impression générale sur cette expérience du projet ImagesIn ?
* “C'était génial, gratitude pour les personnes qui m'ont accueilli et celles qui m'ont accompagné ! Vraiment une superbe expérience.”
* “En mi-teinte, elle m’a permis de construire un projet et de développer une approche que je n’ai pu développer en étant étudiant. Cependant, les échange avec les enseignants étaient quelques fois difficiles et le projet était difficile à avancer dans ces conditions”
* “Toujours aussi agréable mais la rédaction du protocole était la partie la moins intéressante pour moi car je ne suis pas dans cette démarche de création de protocole d'action qui ne correspond pas à ma pratique pédagogique.”
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