Critique de cette critique du livre, que je n'ai pas (encore) lu https://journals.openedition.org/sociologie/2934#tocfrom2n2
On retrouve d'abord la thèse que l'essentiel de la responsabilité de la dégradation du climat (ou de la biosphère) est tenue par "le capitalisme". C'est ce que je considère comme le niveau 1 de la pensée écologique. À la fois un biais de corrélation-causation, et un biais de simplification des causes à une seule d'entre-elles.
On retrouve ensuite l'argument classique "les journalistes, et les dirigeants de ce monde, ont décidé de faire reposer la responsabilité du problème écologique sur tout un chacun, plutôt que sur les vrais responsables".
Bien sur que la classe dirigeante va prétendre, en démocratie (et même dans d'autres régimes) que "c'est ce que le peuple veut, donc on n'a pas le choix". Est-ce pour autant 100% faux ? Les deux auteurs semblent partir du principe que ça l'est, sans même argumenter. Pourquoi cette vision binaire ? Pourquoi ne pas admettre que c'est un problème complexe, des intéractions dans tous les sens, des volontés de progrès dans l'un des camps, comme dans l'autre, qui n'arrivent objectivement pour l'instant clairement pas à renverser la tendance ? Quelle stratégie adopter alors pour tenter d'y arriver autrement que dans les 30 dernières années, les constats n'ayant pas changé dans leur principe ?
Ensuite, on apprend que pendant les chocs pétroliers des 70, l'État aurait mené "essentiellement" une politique de communication visant à la responsabilisation des citoyens. Sous-entendu, le problème selon nos dirigeants devrait être résolu par les gens eux-mêmes qui devraient s'auto-limiter, par le "nudge", pas par les autorités, donc par la loi. En découlerait le même principe d'action pour la question du climat. À ma connaissance, c'est faux ! Pourquoi ne pas parler du fait que le choc pétrolier des 70 a mené à des normes pour isoler les bâtiments, c'est même la 1ère réglementation thermique, qui après plein d'itérations, mène à la réglementation thermique RT2020, qui inclut maintenant à la fois l'énergie et le climat ? Pourquoi ne pas parler des innombrables lois visant à contraindre , au-delà du sujet du bâtiment (les normes d'émission des voitures étant un autre exemple connu), sans demander aux citoyens de s'auto-limiter ? La question n'est-elle pas plutôt le contenu et l'ambition précise, suffisante ou pas du tout, de ces injonctions, via la loi ou via la morale ?