# [III/ Les chaînes de télévisions se réinventent](https://hackmd.io/G89kk1WDSYePHOPt5BQwsw#%F0%9F%91%89-Partie-3)
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Comme nous l’avons vu le monde de la télévision a subi un grand bouleversement notamment avec l’arrivé d’internet. L’apparition du *streaming* mais aussi des *replays* ont compromis l’aspect prime time de la télévision . Selon le Figaro *«Le prime time (ou première partie de soirée) correspond au créneau horaire situé entre 20 et 22h30. C'est la plage horaire durant laquelle l'audience de la journée est la plus forte. Les chaînes de télévision profitent de cette case pour diffuser un programme susceptible de plaire au plus large public possible. Il s'agit de la case la plus prisée par les annonceurs publicitaires.»*, de la télévision. Animés par la volonté d’augmenter leur audience les acteurs de l’audiovisuel doivent se réinvente et ils ont, entre autres, donné naissance à la Social TV, une nouvelle façon de consommer la télévision.
Dans mon sondage 87.70 % des personnes ont répondu favorablement à la question «utilisez-vous les replays des chaînes de télévisions ? »

##### Image 12 : Réponse Ilona Chaussat - 2020: Utilisez-vous les replays des chaines de télévisions ? (sic)
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### A) un renouveau des chaînes de télévision 📺 🔄
*Social TV* est un mot anglais qui sous-entend deux termes importants : «TV» qui correspond aux différents formats mais aussi «social» qui insinue l’idée de partage ou de communauté. Le principe de la social TV est d’utiliser les réseaux sociaux pour faire interagir le spectateur devant ses programmes favoris. Ainsi selon mon sondage, 80.2% des personnes déclarent être présentent sur les réseaux sociaux Facebook (84,6%), Instagram (72.3%), Snapchat (70.8%) et Tiktok (41.5%)
En effet, le téléspectateur n'échange plus uniquement avec les membres de sa famille devant sa télévision mais avec une communauté de téléspectateurs extérieurs grâce aux réseaux sociaux. Ainsi l’internaute n’est plus spectateur mais bien acteur du programme puisqu’il peut donner son avis mais aussi réagir et agir au cours de l’émission. La télévision devient un média social. Il peut même être considéré comme le «troisième écran» le premier étant la télévision et le second l'ordinateur, la tablette ou le smartphone.
Aujourd’hui pas une seule émission que ce soit de divertissement ou d’informations n’est émise sans son hashtag qui est diffusé sur l’écran et qui incite le téléspectateur à participer à l’émission.
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La social TV représente aussi un grand tournant pour les acteurs de l’audiovisuel puisqu’ils peuvent développer une stratégie qui a pour but d’augmenter l'intérêt du public autour d’un programme notamment avant, pendant et après sa diffusion. En effet, la grande nouveauté c’est que le spectateur peut continuer de faire vivre le programme et cela même après sa diffusion. De plus un téléspectateur qui partage son avis sur un programme est un téléspectateur engagé. Il devient représentant de ce programme et est alors une publicité gratuite pour les chaînes télévisées. C’est en cela aussi que la social TV représente un grand tournant dans le monde de la télévision.
De cette manière, les chaînes télévisées communiquent de façon plus ludique sur leurs programmes et deviennent par conséquent plus proche des téléspectateurs.
Les publicités sont un des avantages de la social TV pour les chaînes de la télévision. En effet les réactions ne visent pas uniquement les programmes mais aussi les publicités qui ont un plus gros impact sur le public.
Cependant, mon sondage fait apparaître que 91.1% des personnes déclarent ne pas utiliser les réseaux sociaux pour commenter leurs émissions. Sur les 7 personnes (8.9%) ayant répondu oui 5 d’entres elles ont moins de 25 ans.

Image 12:
Il montre par ailleurs que seulement 9% et principalement de la tranche d’âge 16-24 ans déclarent commenter en direct les programmes qu’ils regardent sur les réseaux sociaux. Par ailleurs cette pratique reste principalement utilisée par les 16-24 ans. Il est aussi judicieux d’apporter une nuance quant au terme «social» de la télévision qui n’est pas nouveau.
La télévision est par nature «social» car elle permet de partager des programmes ou des contenus avec d’autres spectateurs. Cependant ce qui est innovant dans la social TV c’est le concept d’interaction qui permet un partage à une plus grande échelle notamment avec l'aide des réseaux sociaux.
En effet, comme nous avons pu le constater avec la social TV, les *live tweet* qui sont selon une définition de l’agence 1min30: *«On parle de live tweet pour désigner le fait d’utiliser Twitter pour commenter ou diffuser de l’information en temps réel lors d’un évènement : salon, conférence, rencontre sportive, émission de TV, etc. Le live tweet est souvent associé à un tweet wall (appelé également live streaming ou back channel) qui consiste à afficher en direct des tweets sur grand écran.Pour qu’il y ait live tweet, il faut qu’il y ait un canal de diffusion. C’est bien souvent le rôle du hashtag associé à ce live.»* Sont aujourd’hui utilisés par la majorité des chaînes diffusées à la télévision. Les chaînes invitent alors à faire participer les internautes.
Par exemple d’émission qui introduit la social TV: Touche pas à mon Poste sur C8 qui apporte de l’interaction avec le public en utilisant Twitter pour faire participer les téléspectateurs à l’émission.
Le concept qu’utilise l’émission est de sélectionner des tweets grâce au #TPMP afin de les diffuser à l’antenne en direct.

##### Image 13 : Exemple de # diffusé à l'écran. - source : Touche pas à mon poste - 2020
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De cette façon, le spectateur peut participer à l’émission en donnant son avis et en faisant des retours sur ce qu’il voit. Le présentateur lit les avis diffusés en direct ce qui donne l’impression au spectateur de participer à l'émission et de devenir un chroniqueur à part entière.

##### Image 14 : Exemple de tweet diffusé à l'écran - source: Touche pas à mon poste - 2020
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Un exemple: dans l’émission de Valérie Bénaïm nommée «C’est que de la télé» sur C8 les internautes sont considérés comme le 5ème chroniqueur, ils peuvent donner leurs avis sur tous les sujets qui sont diffusés en direct et pris en compte avec ceux des autres chroniqueurs.
Cependant avoir un grand nombre de messages reçus de Twitter pendant la diffusion de l’émission ne veut pas toujours dire que l’émission a eu une bonne audience en terme de nombre de téléspectateurs devant son écran. Il se peut qu’une émission fasse le buzz sur les réseaux sociaux sans pour autant que cela corresponde aux résultats des audiences Même si cela n’est pas flagrant en terme d'audience, le live-tweet est toutefois intéressant pour développer la communication autour d’un programme via les réseaux sociaux. Notamment afin de créer un esprit d’appartenance à une communauté pour les téléspectateurs. Pour exemple, actuellement les émissions les plus commentées sur Twitter sont «Top Chef» (#TopChef), diffusé le lundi soir sur M6 et «The Voice» diffusé le samedi soir sur TF1.
Un autre moyen pour permettre aux chaînes de télévision de conserver leur audimat: le *live-streaming* sur les réseaux sociaux qui selon la définition du site eMarketer *«désigne la diffusion en temps réel d'une vidéo. Il s'agit d'une forme particulière de streaming, dans laquelle la diffusion de la vidéo est simultanée à sa captation, sans possibilité de montage ni d'édition. [...] Le live streaming est particulièrement adapté à la diffusion d'événements, permettant à ceux qui visionnent la vidéo de partager l'événement avec les spectateurs y assistent en live avec un décalage d'au plus quelques secondes .L'instantanéité de la diffusion favorise une propagation extrêmement rapide de son contenu.»*
Cette pratique pourrait permettre à la télévision d’amorcer une transition numérique.
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Ainsi, Benoit Descary et Damien Douani , pionniers du numérique et des nouveaux médias et auteurs du livre «GO live» expliquent:
> «Pour les médias, c’est l’occasion de repenser des formats plus courts, lisibles en mobilité, tenant compte des avis de fans, en intégrant habilement au récit les marques. C’est aussi l’opportunité de revisiter la chronologie du travail de journaliste. Pourquoi ne pas aller d’abord chercher les questions des spectateurs lors d’un livestream participatif avant d’écrire son papier ou d’interviewer un homme politique ? Après tout, les questions des “vrais gens” ne constituent-elles pas un terreau formidable pour trouver un angle qui va intéresser ensuite le plus grand nombre ?» [Descary, 2017]
Ainsi les chaînes de télévisions s’associent aux réseaux sociaux afin de proposer du live stream à leurs spectateurs à l’image de la chaîne américaine ABC et Facebook Live : Lors des élections présidentielles de 2016 la chaîne américaine ABC a signé un partenariat avec Facebook qui permettait aux réseaux sociaux de diffuser en direct sans publicité les trois débats opposants les deux candidats Hillary Clinton et Donald Trump. La diffusion sur Facebook avait pour but de cibler un public plus jeune qui est accoutumé à réagir en direct. Le but de la chaîne américaine est aussi marketing puisqu’elle souhaitait renvoyer l’image d’une télévision moderne qui s’adapte à toute son audience.
Par ailleurs afin de pouvoir conserver son audimat, la télévision doit amorcer un processus de renouvellement profond.
Le député de Meurthe et Moselle Laurent Garcia a questionné le ministère de la Culture sur la question d’une possible suppression de la taxe de l’audiovisuel public de 138€ payée par les citoyen imposable à la taxe d’habitation, taxe qui devrait être supprimée à l’horizon 2022.
Il a proposé quelques idées de transformations et explique qu’ *«à la faveur de la généralisation de l'usage des nouveaux écrans, le taux d'équipement en téléviseurs des foyers français ne cesse de diminuer»* de plus *«certains concitoyens demandent une suppression de la CAP, car ils considèrent que les programmes proposés ne sont pas à la hauteur des attentes des téléspectateurs, notamment dans le domaine culturel, malgré la diversité et le nombre de chaînes»*
Laurent Garcia lui, demande, qu’en alternative à la redevance TV, soit mis en place *«une taxation minime sur chaque connexion à un réseau social»*.
L’objectif est ainsi de pouvoir «identifier les usagers et par conséquence limiter les attaques racistes, antisémites, sexistes et homophobes sous couvert d'anonymat »(sic)explique le député [Garcia, 2020].
Cependant cette mesure semble «*difficilement applicable*» et, à ce jour, aucun montant n’a été avancé.
Autre changement proposé à celui du renouveau du comptage de l’audience.
Le célèbre expert de la culture et du web Alain Le Diberder [^2] pointe du doigt les défauts de la mesure d’audience et des parts d'audience. Tout d’abord la part d’audience présentée comme le «thermomètre» de la bonne santé d’une chaîne télévisée, est une idée plutôt abstraite. En effet, comme il l’explique:
*«Quand on dit qu’un film a « fait » deux millions d’entrées, ou qu’un livre s’est vendu à 300.000 exemplaires, tout le monde voit bien de quoi on parle. Par contre «TF1 passe sous le cap des 20% » ne devrait normalement pas dire grand-chose à un non-statisticien.»*
[^2]:*"Alain Le Diberder, né le 15 juin 1955, est une personnalité française du monde de la culture et des médias.Titulaire d'un doctorat en économie des télécommunications, Alain Le Diberder a été conseiller technique, chargé des médias et des nouvelles technologies au cabinet du ministre de la Culture Jack Lang, conseiller pour les programmes du président Hervé Bourges à France Télévisions de 1991 à 1994, directeur des nouveaux programmes de Canal+ de 1994 à 2001, PDG de Buzz2buzz de 2001 à à 2010 et directeur des programmes à Arte de novembre 2012 à décembre 2017.
En 2002 il est nommé membre de la commission spécialisée de terminologie et de néologie de l'informatique et des composants électroniques."- source: Wikipédia*
Car en effet la part d’audience représente une fraction d’un volume d’écoute qui est calculée comme l’explique sa définition ainsi: *«Pour obtenir la part d'audience (ou PDA) d'une émission, il suffit de diviser le nombre de téléspectateurs l'ayant regardé pendant la tranche horaire par le nombre de téléspectateurs qui étaient devant la télévision (toutes chaînes confondues).»* Par ailleurs, le téléspectateur représente tout le monde, Le Diberder nuance cependant:
> *«l’âge moyen du public de la télé c’est l’âge moyen des Français, soit 41,7 ans en 2019. Pourtant on lit le plus souvent des phrases comme celle-ci: Toutes chaînes confondues, le téléspectateur moyen est âgé de 50,7 ans. En fait non, 50,7 ans c’est l’âge de l’audience, pas celle du public, le fameux «téléspectateur moyen», lui, il a dix ans de moins.»*
Comme l’explique l’expert média la plupart des chaînes privées *«préfèrent parler de leur part d’audience dans leur cible de référence, soit les FRDA-50»*. Ce terme correspond à ce que l’on appelle les ménagères de moins de 50 ans qui sont des femmes responsables des achats.
Pour exemple en novembre 2019 TF1 représentait 34,1% de PDA sur les FRDA-50. Cependant si vous avez plus de 50 ans vous ne faites pas partie de la «cible commerciale» vous ne comptez pas dans les audiences.
Cela montre qu’une une chaîne fera tout pour faire rajeunir son audience en faisant venir des jeunes tout en conservant son public plus âgé.
Contrairement aux chaînes privées, le service public est selon Alain Le Diberder «mieux mesuré» grâce à *«l’audience en cumulé»* qui correspond selon l’expert en média au: *«nombre de citoyens (ou le pourcentage) qui regardent la chaîne au moins un certain temps (un quart d’heure par exemple) dans un intervalle de temps donné, la semaine, le mois, l’année»* Le principal atout de la mesure de la part d’audience est d'être selon lui *«un bon outil au service de la programmation concurrentielle des chaînes linéaires.»*
Les chaînes linéaires sont selon le site Définition Marketing: *«Le terme de TV linéaire est apparu pour désigner le mode de consommation «traditionnel» de la TV par lequel un programme est regardé au moment de sa diffusion. Le terme de TV linéaire permet de distinguer ce mode traditionnel d'usage de la TV des nouvelles formes de consommation TV.»*
Alain Le Diberder soumet alors un problème: *«celui de la conception du marché au sein duquel s’exerce cette concurrence. En 2018, selon Médiamétrie, la télévision, y compris sa consommation non-linéaire et sur les autres écrans que les téléviseurs ne pesait plus que 86% du volume d’audience global. Les 14% autres vont sur YouTube, Dailymotion ou les services de SVOD. »* Autre notion celle de la mesure d’audience tout court. Une émission est mesurée grâce au nombre de téléspectateurs qu’elle a rassemblés, par exemple durant la finale de la saison de Koh Lanta le combat des héros a compté 3 606 000 téléspectateurs.
Pour Alain Le Diberder ce chiffre est erroné puisqu’il est une moyenne:
*«cela va créer bien de problèmes de comparaison entre la télévision et ses nouveaux concurrents numériques.»*
Prenons l’exemple des cinémas: lorsqu’une personne achète une place de cinéma elle voit le film du début à la fin, ce film fait 3 millions d’entrées donc 3 millions de personnes ont vu ce film. Ainsi comme le poursuit l’expert media
*«L’audience en entier d’un programme est rarement supérieure à 60% de l’audience moyenne, et parfois plutôt le tiers. Il ne faut pas oublier non plus qu’un téléspectateur est loin d’être attentif pendant toute la durée d’un programme quel qu’il soit.»*
Cette manière de mesurer l’audience est toutefois abstraite comparée notamment à la façon dont sont mesurées les audiences par les nouveaux acteurs de la SVOD. Alain Le Diberder explique:
> «Netflix par exemple comptabilise un spectateur s’il a regardé au moins 70% d’une vidéo, on n’est pas loin de la notion d’audience en entier.
> D’une manière générale la télévision trouverait son compte à communiquer ses valeurs absolues. On peut l’illustrer en partant des audiences françaises de novembre 2018 où les 58,364 millions de téléspectateurs de plus de 4 ans avaient regardé la télé pendant 3h51 en moyenne par jour. Ça fait 6,741 milliards d’heures. A 3 minutes la vidéo vue en moyenne sur les médias sociaux, la télévision française pèse autant que 135 milliards de vidéos vues par mois !»
Afin de palier aux problèmes de la mesure d’audience de la télévision française, Alain Le Diberder propose trois recommandations:
La première, est selon lui de ne plus considérer la part d’audience comme *«un critère de succès d’une chaîne publique»* , mais y recourir aussi pour calculer toutes les offres de vidéo qui entrent en concurrence y compris l’audience des plateformes de SVOD et des plateformes de divertissement comme Youtube par exemple.
La seconde recommandation est que *«Les chaînes publiques doivent se concentrer sur l’audience cumulée»*, dont la définition selon Wikipedia est *«Il s'agit du nombre ou du pourcentage de personnes ayant eu au moins un contact avec le média sur une durée donnée (tranche horaire, journée, semaine), quel qu'en soit la durée, par rapport au nombre total de personnes ayant accès à ce média. Cet indicateur quantifie le nombre d'auditeurs et se mesure par le rapport DEI / DEA.Par exemple, si notre chaîne X obtient une audience cumulée hebdomadaire de 50 %, cela signifie qu’un téléspectateur ayant accès à la chaîne X sur deux l’a regardée au moins une fois dans la semaine.»*
Par ailleurs l’expert suggère de *«décomposée sur certaines catégories socio-démographiques, en particulier les jeunes.»* (sic)
La dernière recommandation est de trouver une forme de mesure commune à toutes «les formes de télévision», l’expert propose ainsi l’audience en entier présentée précédemment.
[Le Diberder, 2019]
### B) A la reconquête de l’audience et de la confiance des téléspectateurs 📈
Afin de reconquérir leur audience, les chaînes de télévision ont dû proposer de nouveaux services notamment pour attirer les plus jeunes.
Fait historique dans l’histoire de la télévision, les groupes privés et public français TF1, M6 et France Télévision, se sont alliés en juin 2018 afin de lutter contre le développement des plateformes de SVOD comme Netflix, Amazon ou Disney +. Les trois grands groupes ont décidé de lancer leur propre plateforme qui sera nommée Salto et qui permettra de mettre en avant les créations françaises mais aussi européennes. Cette plateforme permettra de s’adapter aux nouveaux modes de consommation des spectateurs.
Dans un premier temps, le projet a été validé par [l’administration européenne](https://ec.europa.eu/competition/mergers/cases/decisions/m9040_156_4.pdf) de Bruxelle, puis par le [CSA](https://www.csa.fr/Reguler/Espace-juridique/Les-textes-reglementaires-du-CSA/Avis-du-CSA-a-l-autorite-de-la-concurrence/Le-CSA-publie-son-avis-favorable-au-projet-Salto) et enfin par l’[Autorité de la concurrence](https://www.autoritedelaconcurrence.fr/fr/article/lautorite-autorise-sous-conditions-la-creation-de-salto)qui a minutieusement encadré ce partenariat. La plateforme devrait proposer les productions des groupes M6 , TF1 et France Télévisions ainsi que des programmes inédits et exclusifs mais aussi des Vod de rattrapage. Concernant le budget, Delphine Ernotte présidente de France Télévision a déclaré devant la commission des affaires culturelles de l’Assemblé nationale que ce sera *«120 millions d'euros divisés par trois»* sur trois ans [Ernotte, 2020].
Ce budget sera consacré au déploiement du service et à l’acquisition de programmes originaux. Les utilisateurs pourront avoir accès à la plateforme via internet, les tablettes, smartphones via une application et télévisions connectés.
Concernant le prix de l’abonnement à la plateforme, les groupes souhaitent offrir plusieurs formules d’abonnements ( différentes formules de définition standard, Hd... avoir la possibilité de se connecter avec plusieurs écrans en simultané, et une offre Premium qui permettrait d’avoir accès à certaines exclusivités) et ceci sans engagement pour convenir à tous les types de publics. Le prix des abonnements devrait être situé entre 2 et 8 euros.
Par ailleurs, Le directeur général de la plateforme Salto a annoncé le 7 février 2020 que la plateforme de test et d'ajustement devrait débuter le 3 juin 2020 et que le lancement officiel de la plateforme se ferait en septembre 2020.
De plus, les patrons de M6, TF1, France Télévision, NRJ12 et Arte ont envoyé en juillet 2019 une lettre au Premier Ministre Edouard Philippe, afin de l’interpeller sur l’urgence de rénover la TNT (télévision numérique terrestre) . Dans cette lettre que le magazine les Echos a pu se procurer les patrons des chaînes leaders déclarent que la TNT est un *« Vecteur important pour une très grande partie de la population »* et que *« sa modernisation est indispensable. »*
[Patron TF1. France Télévision. M6, 2019]
Selon mon sondage 38.3% des personnes sont satisfaites de l’offre proposée par la TNT, 38.3% sont satisfaites par l’offre et 23.5% déclarent avoir un avis mitigé.

##### Image 15 : Réponse Sondage Ilona Chaussat - 2020: Etes-vous satisfait de l'offre télévisuel ?
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Parmi ces dernières personnes, 74.3% des personnes se justifient par la trop grande quantité de de publicités diffusées à l'écran et 40% déclarent ne pas aimer les programmes proposés.

##### Image 16 : Réponse sondage Ilona Chaussat - 2020: Si non, pourquoi ?
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Ainsi le CSA prévoit pour les prochains Jeux Olympique 2024 une modernisation de la TNT. Le but est « *d'offrir aux Français, via la TNT, de nouveaux services à l'horizon 2024, à l'occasion des Jeux olympiques qui se dérouleront à Paris. »*
[CSA, 2018]
Nous pouvons voir sur le schéma ci-dessous le calendrier des chantiers prévus afin de moderniser la TNT:

##### Image 17 : Calendrier des travaux de rénovation de la TNT source: CSA - 2018
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Afin d’attirer un public plus jeune, les chaînes de télévisions ont dû se mettre à la page des nouvelles technologies pour permettre le développement de la Social TV.
Le 17 décembre 2017 Emmanuel Macron a déclaré sur France 2 que « *Les usages changent, les jeunes regardent de moins en moins la télé linéaire, ils la regardent sur le smartphone, la tablette… Or, notre audiovisuel reste structuré sur le monde d’avant»* [Macron, 2017].
En effet, selon une étude menée par l’agence Médiamétrie et l’Insee l'âge moyen des téléspectateurs français est passé de 46,9 ans en 2005 à 50,7 ans en 2015
[Médiamétrie, 2018]. Ces chiffres montrent un désintérêt des jeunes vis à vis du petit écran au profit des plateformes de SVOD mais aussi de Youtube que 8 français sur 10 agés d’entre 16 et 24 ans déclarent regarder chaque jour [BDM, 2017].
Pour pallier à ce manque d'intérêt pour la télévision linéaire, les chaînes de télévision ont décidé, depuis plusieurs années, de renforcer leur présence digitale, notamment avec comme nous avons pu le voir l'avènement de la Social TV. La présence sur les réseaux sociaux permet pour les chaînes de prolonger l'expérience proposée à la télévision . Par exemple TF1 propose des stories Snapchat dont l’audience est composée à 75% de 13-24 ans pour suivre les match de foot diffusés sur la chaîne [BDM, 2018].
Depuis un certain temps, toutes les chaînes sont présentes sur les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Instagram ou Google+; par exemple la page [Facebook de la chaîne M6](https://fr-fr.facebook.com/M6/) est aimée par plus de 2 300 000 personnes. Les émissions phares des chaînes possèdent aussi leurs propres comptes comme celui de The Voice, l’émission de chant de Tf1 dont le [compte Instagram](https://www.instagram.com/thevoice_tf1/?hl=fr) réunit 365K personnes. Ces comptes permettent aux chaines de pouvoir diffuser des teasers de leurs émissions .
En terme de présence numérique M6 fut l’une des premières. En effet, en novembre 2012 le groupe a lancé, grâce à son studio de production Golden Network, la chaîne [Golden Moustache](https://www.youtube.com/user/GoldenMoustacheVideo) qui est une plateforme de vidéos humoristiques diffusées sur Youtube. Le but est de créer des contenus humoristique mettant en avant des talents du net dont la cible était les millenials qui selon la définition du site change the work signifie *«Les Millennials, aussi communément appelés la Génération Y, sont les personnes nées dans les années 1980 et le début des années 1990. Cette catégorie d’âge a comme point commun le fait d’avoir grandi entouré avec les nouvelles technologies. On les appelle ainsi les digital natives.»*, L’avantage pour le groupe était un coût de production nettement inférieur à celui d’une diffusion télévisuelle. Cette plateforme a connu un véritable succès avec plus de 3 millions d’abonnés et a même décidé de s’agrandir avec 5 autres chaines de différentes thématiques lancées par la suite. Ce lancement a permis au groupe M6 de confirmer son entrée dans le digital et a montré sa capacité à créer de nouveaux contenus sur des formats différents, mais aussi à capter l’attention de la nouvelle génération très sensible aux contenus en ligne.
Un nouveau modèle à surveiller, l’application Molotov.TV. Elle se définit comme un service qui: *«révolutionne la façon dont on accède à la télévision»*. Le but de la plateforme est de rendre accessible grâce à internet pas loin de 80 chaînes de télévision française.
De plus l’utilisateur peut revenir au début d’un programme déjà commencé en live afin de rendre la consommation en live plus «flexible», le téléspectateur peut ainsi commencé le programme dès qu’il le souhaite.
Avec un abonnement Premium de 3,99€ par mois, l’abonné peut enregistrer ses programmes, avoir accès à l’application partout en Europe mais aussi pouvoir avoir accès en simultané à 4 écrans.