--- title: Culture générale et humanités author: Arthur Perret (Université Bordeaux Montaigne) date: DUT Infonum 2020-2021 lang: fr-fr --- # Présentation du cours ## Objectifs Ce cours est axé sur l'acquisition d'une **méthodologie**, le commentaire critique. Le commentaire critique est un exercice d'écriture dans lequel on doit expliquer un texte et l'évaluer, tout en justifiant son évaluation. Il permet de prendre une position, prudente et argumentée, et d'être en capacité d'échanger avec d'autres lecteurs dans un cadre rationnel. L'exercice n'est qu'un moyen pour aboutir aux objectifs du cours : accroître sa culture générale, apprendre à la relativiser, exercer une attitude critique selon les critères des sciences humaines et sociales (SHS). ## Déroulement et modalités d'évaluation Le cours se déroule à distance en trois séances. - Une séance sur les notions et la méthodologie. - Deux séances de rédaction de commentaire critique. La thématique est donnée à la fin de la séance précédente pour se préparer (lecture, écoute, visionnage, discussion). Une correction détaillée a lieu en fin de séance. Le travail est noté en contrôle continu. Une évaluation finale qui consiste à rédiger un commentaire critique sur un texte donné, à rendre sous 8 jours. ## Sources, liens utiles - MARQUIS, Nicolas, LENEL, Emmanuelle et VAN CAMPENHOUDT, Luc, 2018. *Pratique de la lecture critique en sciences humaines et sociales*. Dunod. ISBN 978-2-10-077679-5. - [Cours sur le commentaire critique de SavoirsCDI](http://www.reseau-canope.fr/savoirscdi/metier/preparation-aux-concours/les-cours-en-ligne-sur-savoirs-cdi/preparation-au-capes-externe-le-commentaire-critique-cours.html) - [Méthode de la synthèse de documents en sociologie](https://chumbertsociologie.files.wordpress.com/2016/03/mc3a9thode-synthc3a8se-de-documents.pdf) - [Cours de lecture critique de Paris 8](https://pepe.univ-paris8.fr/s/TechNumEducation/page/Lecture_critique) - [Cours de commentaire critique en philosophie](https://www.collegeahuntsic.qc.ca/departement-de-philosophie/livret-departemental/types-de-travaux/le-commentaire-critique) # Définition rapide des notions ## Commentaire Étymologie : « commentaire » vient du latin « commentari » (cum = avec ; mentis = esprit) qui signifie réfléchir, étudier et méditer. C'est l'ensemble des explications et des remarques nées de l'étude d'un texte. Le commentaire s'appuie sur l'**annotation**, c'est-à-dire la mise en évidence des idées fortes du texte (on parle parfois de glose). Le commentaire retrace la **démonstration** que fait l'auteur (on parle parfois d'exégèse). Le commentaire implique des **ajouts** : notes, éclaircissements, observations, remarques apportées au texte pour en faciliter l'intelligence. ## Critique À l'origine, le mot « critique » désigne une partie de la logique qui traite du jugement. Son sens moderne a évolué : la « critique » signifie aujourd'hui l'examen d'un principe, d'un fait, d'un texte en vue de porter à son sujet, et par soi-même, un jugement d'appréciation. C'est un libre et public examen. Esprit critique : celui qui n'accepte aucune assertion sans s'interroger d'abord sur la valeur de cette assertion, soit au point de vue de son contenu (critique interne), soit au point de vue de son origine et de son environnement (critique externe). Définition de la critique (de Marquis, Lenel et Van Campenhoudt) : > « vise à établir la validité et la consistance (selon divers critères) des ouvrages humains ou des faits, en n’acceptant aucune assertion qui n’aurait pas d’abord été examinée et interrogée du point de vue de son bien-fondé, de ses qualités et de ses défauts, de sa cohérence interne, de son rapport au monde empirique, etc. » La critique est une caractéristique de la démarche scientifique. La critique s'appuie souvent sur des normes. Certaines disciplines font de l'approche critique une de leur spécificité : critique culturelle ou esthétique, critique historique (jugement sur la valeur du document, ce qu'il affirme par rapport aux faits), critique sociale, critique de la vérité (en logique)… ## Commentaire critique Le point de départ du commentaire critique est un texte, généralement pas trop long, dont le rôle est de stimuler la réflexion, et sur lequel porte une consigne en apparence simple (« Commentez ce texte »). Le commentaire critique a deux dimensions : expliquer et évaluer en se justifiant. Expliquer permet au lecteur de se faire une idée des points saillants du document commenté. Évaluer en se justifiant consiste à faire apparaître son point de vue de façon argumentée. ### Ce que le commentaire critique n'est pas Le commentaire critique n'est pas un résumé. : Contrairement au résumé avec lequel il est souvent confondu, le commentaire s'articule autour d'une interrogation particulière suggérée par le sujet proposé. Il s'agit donc du traitement d'une question. À partir d'une problématique empruntée au texte de référence, le commentaire traite d'une seule composante du thème général. Le commentaire critique n'est pas un commentaire littéraire. : La critique littéraire, notamment celle qui sert à parfaire sa formation secondaire, n'obéit pas au même attentes que la critique de SHS. Il faut temporairement désapprendre les réflexes liés à l'exercice du commentaire de français, pour en apprendre de nouveaux. Le commentaire critique n'est pas un essai. : Contrairement à l'essai, le commentaire critique exige une démonstration permettant de comprendre la valeur attribuée au texte ou à certaines parties du texte. Le commentaire critique n'est pas une simple critique. : La critique peut être comprise au sens courant de jugement défavorable. Elle désigne alors soit une objection ou une désapprobation portant sur un point spécial, soit une étude d'ensemble visant à réfuter ou à condamner un ouvrage. Ce n'est pas du tout l'objet du commentaire critique, instruit à charge **et** à décharge, en privilégiant d'abord une attitude humble qui consiste à « rendre raison » au texte. # La critique en sciences humaines et sociales ## Passer de l'esprit critique à l'attitude critique Il y a une injonction générale à la critique faite de deux composantes pas forcément complémentaires, voire contradictoires. D'abord, être critique, ce serait se méfier. Mais en pratique on le fait rarement. On a plutôt tendance à prendre les choses telles qu'elles nous sont présentées pour acquises. Souvent le contexte nous met en confiance, notamment ce que Bourdieu appelle les « conditions liturgiques » de la parole (ex : Didier Raoult a une blouse blanche, on lui fait donc confiance par défaut). Et le faire tout le temps nous rendrait la vie impossible. Ensuite, être critique, ce serait donner son avis. Ceci suppose que l'individu a des ressources internes qui nourrissent la critique (son « for intérieur »). Si c'est le cas, elles sont d'une nature extrêmement variée. Et d'un contexte à l'autre, elles n'ont pas la même valeur dans la perspective de la critique. L'école participe à cette injonction. Mais paradoxalement, toutes les matières ne se critiquent pas (au lycée, on critique un tableau mais pas un théorème). L'injonction à la critique peut être vécue comme contradictoire avec la quantité de règles imposées par le cursus scolaire. Et les attentes des enseignants sont souvent floues et difficiles à définir. ## L'attitude critique est une compétence L'attitude critique en SHS est une compétence à acquérir. Il faut désapprendre, sans faire table rase du passé. Cela provoque un inconfort qui se révèle bénéfique : le doute est ce qui fonde les sciences et les SHS en particulier. La difficulté suscitée par les caractéristiques de l'attitude critique est précisément ce qui va permettre de s'acclimater aux attentes qui l'entourent. En SHS, la critique a des caractéristiques, des règles, qui la rendent différente aussi bien du raisonnement de type « café du commerce » que de l'essai ou du journalisme (ce qui n'enlève rien à leur validité respective). La nature de ces caractéristiques est triple : elles sont méthodologiques, épistémologiques et éthiques. Si on zappe une de ces dimensions, la critique n'est plus valide. 1. Humilité : laisser l'idée s'exprimer, pas de fermeture a priori, savoir rendre raison. 2. Honnêteté et prudence : être falsifiable, c'est-à-dire pouvoir être contredit. Un raisonnement impossible à contredire est dit infalsifiable, c'est-à-dire malhonnête du point de vue des SHS. 2. Progression méthodique : la critique n'est ni un art inné, ni une méthode appliquée sans réfléchir, mais un apprentissage progressif, itératif. Ce qui peut être frustrant au début : c'est normal. ## Jouer le jeu des intérêts scientifiques Dans notre société, les études sont fortement valorisées. Les étudiants se pressent donc dans les formations universitaires dans un but pragmatique entièrement légitime mais qui leur donne souvent une logique utilitariste (« À quoi cela va me servir concrètement ? ») et parfois même consumériste (« Si ça ne me convient pas, je n'investis pas »). En face d'eux se trouvent des enseignants passionnés. La dissonance peut être brutale. Pour la résorber, il faut bien comprendre les intérêts scientifiques. D'abord, il faut reporter la question de l'utilité. Les études forment une période privilégiée pour engranger un maximum des choses avec peu de contingences (sauf en temps de Covid…). Il s'agit de se ménager des espaces de surprises, un élément nouveau pouvant ouvrir des perspectives déterminantes. Ensuite, il faut positionner clairement le discours scientifique : ni noyé dans le reste, ni sacralisé comme fondement d'une police de la pensée. Ce qui implique un grand écart : d'un côté, respecter que la caractéristique fondamentale de l'autonomie de la science est le refus de l'argument d'autorité (« non-imposition des valeurs » ou *Wertfreiheit* chez le sociologue allemand Max Weber). Cela ne signifie pas qu'il faille envisager de renoncer à ses convictions, mais d'accepter qu'elles soient bousculées. De l'autre côté, il ne faut pas tomber dans une adoration de la science et une défense dogmatique de ses propos. La science n'offre pas de réponses mais des questions (« Comment penser ? »). Elle est complémentaire de choix individuels, elle apporte un éclairage. Enfin, quitte à jouer, autant s'approprier le jeu. Faire le pari de la rigueur, qui paye à la fin (individuellement, mais aussi collectivement, pour le progrès humain). Cela implique une discipline : refuser la facilité, le relativisme, l'approximation, la triche ; respecter des règles formelles (ton, langage, normes d'écriture). Et cela implique de comprendre les relations qui se nouent dans les situations pédagogiques. La relation à l'enseignant, qui repose sur un contrat tacite (donnant-donnant) et une relation inégalitaire destinée à s'équilibrer en direction de l'émancipation (le but du professeur est de devenir progressivement inutile pour son élève). La relation aux autres (auteurs, enseignants, étudiants), qui repose sur l'acceptation de la diversité des points de vue. Et la relation à soi-même, qui repose sur la métacognition et la réflexivité. # La méthode du commentaire critique La méthode comporte des étapes qui permettent de ne pas rater quelque chose d'important. On ne peut s'en affranchir que quand on les maîtrise. Il importe donc de bien les respecter au début. Il faut garder à l'esprit deux choses concernant l'interprétation : celle-ci peut varier (une multiplicité de points de vue peuvent être valide) et être erronée (avoir un point de vue différent n'en fait pas un point de vue pertinent ou juste). La méthode implique beaucoup d'efforts et en particulier de multiples lectures, que ce soient les lectures successives d'un même texte ou les lectures de textes différents. Enfin, ne jamais perdre de vue que le commentaire fait des ajouts mais consiste forcément en un travail de réduction. On ne peut pas tout dire. L'enjeu est alors de synthétiser de manière stratégique. ## Dix malentendus dans l'enseignement de la lecture critique D'après Marquis, Lenel et Van Campenhoudt, l'enseignement de la lecture critique génère souvent des désaccords entre étudiants et enseignants qui portent sur les points suivants : 1. La façon d'apprendre 2. La signification de la critique 3. La bonne distance par rapport au texte 4. La concordance avec un positionnement personnel 5. La représentation des intentions de l'auteur 6. Les dichotomies (ex : optimisme ou pessimisme) 7. Le fait d'avoir raison 8. La correspondance des concepts avec un vécu personnel 9. Les conditions de production du texte 10. Les ressources extérieures mobilisées dans le commentaire ## Étape 1 : la lecture flottante L'impression initiale face au texte est généralement celle d'une grande difficulté à hiérarchiser, qui donne l'impression d'être désarmé. Il ne faut pas s'en alarmer, et appliquer une démarche progressive. Avant de lire, étudier le paratexte. Ensuite, commencer la lecture flottante en gardant toujours à l'esprit les quatre dimensions suivantes : - Compréhension (« Est-ce que j'ai compris ? ») en distinguant microprocessus et macroprocessus de compréhension. Il faut prendre acte des incompréhensions : les noter, revenir dessus et les résoudre. - Importance (« Est-ce que ce passage est important par rapport au déroulement du texte ? ») en distinguant importance textuelle et contextuelle. - Ton de l'auteur (« Quelle semble être l'intention de l'auteur ici ? »). Ceci offre des pistes pour l'analyse des intentions qu'on réalisera après. - Impression générale (« Quelles intuitions cette lecture soulève-t-elle en moi ? »). Ceci offre des pistes de réflexion critique qui viendront parachever le commentaire. Tout au long de la lecture, il faut annoter le texte en suivant ces quatre dimensions. Enfin, terminer en récapitulant par écrit : le sujet, la question générale, le ton général, l'impression, et ce qui reste à faire. ## Étape 2 : les opérations externes Il s'agit ici de rapporter le texte à des éléments extérieurs (« À quoi ai-je affaire ? »). ### Déterminer le statut du texte Le statut du texte n'est jamais fixe ni inscrit dans le texte lui-même. Il dépend de deux éléments. D'abord, le point de vue de l'auteur. Quels sont les destinataires (quels lecteurs, quel type de support) ? Quel est le type de texte  (texte théorique ? présentant des résultats d'expérience ? prenant position dans un débat de société ? autre type ?). Comprendre le statut du texte du point de vue de l'auteur permet d'éviter de lui faire un mauvais procès ou d'en faire une utilisation fallacieuse. Il faut rester méfiant et attentif. Indices : l'auteur lui-même (son identité, son œuvre) ; le support choisi ; le but annoncé (quand il l'est) ; la nature des idées avancées ; la présence de preuves empiriques ; le langage (style et vocabulaire). Ensuite, le point de vue de l'enseignant. Comment est formulée la consigne ? Comment le texte est il éventuellement coupé (où finit-il par rapport à son contexte d'origine) ? Ceci vise à déterminer ce que l'enseignant perçoit comme étant l'utilité du texte : cadre d'analyse, objet d'analyse, ou entre-deux. ### Repérer le ou les registre(s) mobilisé(s) par l'auteur Ils sont au nombre de quatre : description, analyse, critique, politique. Ils cohabitent souvent dans un même texte, et sont généralement mobilisés en succession (exemple : description puis analyse et enfin discours politique). Les identifier permet d'éviter de faire dire à l'auteur ce qu’il n'a pas voulu dire ni faire avec ce texte. Cela vient asseoir la partie critique du commentaire. Indices : la forme de l'argumentation, le « geste » de l'auteur (l'action que ce qu'il écrit lui permet de réaliser : décrire, analyser, critiquer, s'engager). ### Interroger le contexte du texte Partie indispensable du travail critique, l'interrogation du contexte du texte ressemble à une enquête : de quel ensemble fait-il partie ? Dans quel contexte historique et sociétal intervient-il ? Quel est son ancrage intellectuel et scientifique (références de l'auteur) ? ## Étape 3 : les opérations internes Les opérations internes cimentent l'appropriation du texte : elles correspondent à sa condensation systématique et structurée. Ces opérations sont au nombre de deux : il faut d'abord avoir saisi l'essentiel, puis le formuler de manière organisée. ### Saisir l'essentiel Saisir l'essentiel, c'est restituer une série d'éléments précis : l'objet du texte et la thèse de l'auteur ; les principaux argumentsde l'auteur pour défendre la pertinence et le caractère fondé de sa thèse ; les principaux éléments de structuration. La méthode classique pour réaliser cette opération consiste à rédiger un plan. Le plan est un exercice d'écriture intermédiaire réalisé au brouillon, qui utilise tous les ressorts de l'écriture : mise en liste, tableau, flèches, symboles, etc. C'est un outil pour modéliser l'essentiel des propos contenus dans le texte, dans leur déroulement linéaire, leur agencement hiérarchique et leur enchaînement logique. ### Formuler l'essentiel de manière organisée Une fois l'essentiel saisi, idéalement sous forme de plan, il faut produire un résumé synthétique sur la base de ce plan. Le résumé est guidé par un impératif : clarifier l'énonciation. Il faut être absolument explicite sur qui a la responsabilité d'une phrase entre le commentateur et l'auteur, mais aussi entre l'auteur et ses sources (niveaux de discours du texte). De façon pratique, le résumé est une traduction en français du plan. La linéarité se mue en phrases et en paragraphes qui se suivent ; la hiérarchie est restituée par des marqueurs de progression (« d'abord », « ensuite »…) ; les connecteurs logiques se traduisent par des expressions fortes, reconnaissables comme des articulations (« au contraire », « ainsi »…). ## Étape 4 : les opérations critiques La dernière étape est celle de la distanciation, méritée par le travail qui précède. C'est le moment où l'on ressent le bénéfice de ce travail justement, que ce soit un saut qualitatif dans le raisonnement, ou une plus grande autonomie intellectuelle (le texte n'est plus le patron). Cette distanciation doit absolument utiliser les étapes précédentes. Le moment évaluatif est la face émergée du processus critique qui constitue l'ensemble du travail. Rien n'est plus frustrant qu'un commentaire qui restitue admirablement le texte mais échoue à relier cette synthèse avec les opérations critiques. C'est ici qu'il faut bien comprendre l'enjeu de l'exercice pour l'enseignant : le contenu de l'appréciation portée sur le texte importe moins que l'organisation de cette même appréciation. Les opérations critiques traitent des apports du texte, de ses limites et de ses ouvertures. ### Apports du texte Les apports se font toujours à l'aune de quelque chose. En l'occurrence, on cherche ce qui, dans le texte, apporte un supplément d'intelligence dans les débats scientifique et de société (progrès collectif), ou bien une plus-value intellectuelle pour le lecteur. Le lecteur peut voir ses connaissances progresser (accumulation), gagner dans sa capacité à procéder à des opérations intellectuelles (impact épistémologique), éprouver un changement de sensibilité et de rapport personnel à la question traitée. ### Limites du texte Il faut d'abord évaluer les limites du texte pour lui-même : les objectifs poursuivis sont-ils limides (clarté, honnêteté, transparence) ? La construction et le style aident-ils à la réussite du texte ? Les critères scientifiques sont-ils satisfaits ? Pour ces derniers, on distinguera classiquement la validité et la fiabilité (sciences de la nature) de la solidité et du caractère convaincant (SHS). Ensuite, il convient d'évaluer les limites du texte pour le lecteur : l'adéquation à ses attentes ; la recevabilité des propos ; le caractère nécessaire et suffisant du texte. ### Évaluer les ouvertures Cette partie s'explique d'elle-même : il faut évaluer les apports et les limites des ouvertures sur le même mode que le reste du texte. Ici, on peut ouvrir des pistes pour faire des critiques, ou bien ses propres ouvertures. # Opérations de la lecture critique : check-list récapitulative La lecture flottante d’un texte : - Identifier les éléments compris et les zones d’ombre - Identifier les éléments importants - Identifier le ton du texte - Noter ses impressions Les opérations externes de l’appropriation d’un texte : - Déterminer le statut du texte - Statut du texte du point de vue de l’auteur - Statut du texte du point de vue de l’enseignant - Repérer le registre du texte - Interroger le contexte - Replacer le texte dans l’ensemble dont il fait partie - Interroger le contexte historique et sociétal - Interroger le contexte intellectuel et/ou scientifique Les opérations internes de l’appropriation d’un texte : - Aller à l’essentiel (faire un plan) - Identifier l’objet et la thèse - Identifier les principaux arguments - Identifier les principaux éléments de structuration - Se réapproprier les idées (faire un résumé) - Différencier reformulations et citations - Rendre compte des niveaux de discours - Organiser les idées Les opérations critiques : - Dégager les apports du texte - L’intelligence apportée dans les débats intellectuels et/ou scientifiques - La plus-value intellectuelle pour soi - La transformation de son rapport personnel à la question - Dégager les limites - Évaluer le texte pour lui-même - La limpidité des objectifs poursuivis - La construction et le style - La validité et la fiabilité - Évaluer le texte à l’aune des objectifs assignés à sa lecture - L’adéquation aux objectifs assignés - La recevabilité du texte - Le caractère nécessaire et/ou suffisant du texte - Évaluer les ouvertures